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Genesis_-_We_Can't_DanceJe vais vous parler ici d’une chanson qui me hante depuis mon adolescence, sans doute parce qu’elle est capable de faire passer tant d’émotions contradictoires qu’elle est en tout point fascinante. Quinze ans après l’avoir découverte, j’y reviens encore et encore avec la sensation d’y découvrir à chaque fois de nouvelles choses car Phil Collins, Tony Banks et Michael Rutherford sont parvenus à faire passer énormément d’émotions dans leur composition.

Un chef d’oeuvre à mes yeux, tout simplement. Fading Lights est issue de l’album We can’t dance, sorti en 1991. Cet opus marquera la fin de la collaboration entre les trois musiciens, Phil Collins souhaitant à ce moment là se consacrer à ses projets personnels. Piste finale de l’album, Fading Lights est une composition classique du groupe, habitué à produire des chansons longues et épiques.

Pour le coup, la chanson se décompose en trois parties avec un morceau instrumental long et puissant.
Il soutient d’autant plus les lyrics fortement chargées en émotion.

Est-ce une personne agonisante, qui, à l’approche de sa mort, dit adieu à ses proches?

A moins que ce soit une personne amoureuse réalisant que même l’amour peut mourir et que les jours heureux sont derrière, réduits à de simples souvenirs?

C’est aussi quelque part, Phil Collins qui dit adieu à Genesis en choisissant de suivre sa propre voie, seul.

Cette chanson est empreinte d’une nostalgie morbide, d’une forme de résignation attristée mais aussi d’un émerveillement par rapport à la vie, à la capacité de chacun à poursuivre sa route en conservant avec une certaine mélancolie la trace de ces souvenirs heureux perdus au loin dans ces lumières pâlissantes.

Une composition qui prend aux tripes de bout en bout comme seul Genesis est capable de le faire.

La version studio est bien entendu excellente mais c’est surtout la version live issue de la tournée de 1992 The Way We Walk que je partage ici directement car elle met en exergue les talents de chacun des musiciens, ceux-ci étant aussi bons en live qu’en studio (et ça, c’est de plus en plus rare! ).

Et voici les lyrics, poétiques à souhait:

Another time it might have been so different
Oh if only we could do it all again
But now, now it’s just another fading memory
Out of focus, though the outline still remains

So far away, away, fading distant lights
Leaving us all behind, lost in a changing world
And you know that these are the days of our lives,
So remember…

Like the story that we wish was never ending
We know sometime we must reach that final page
And still we carry on just pretending
That there’ll always be just one more day to go

So far away, away, fading distant lights
Leaving us all behind, lost in a changing world
And you know that these are the days of our lives
So remember…

Another chance hello, another goodbye
And so many things we’ll never see again
Oh, The days of life that seemed so unimportant
They seem to matter now, but to count much later on

So far away, away, fading distant lights
Leaving us all behind, lost in a changing world
And you know that these are the days of our lives
Remember

Au même titre que Cloud Atlas récemment, cette chanson est un temple de tranquillité, un refuge face à la folie et à la violence du monde, une bulle d’air pour se ressourcer avant de repartir au combat!

Genesis1976windandwutheringCette semaine, nous plongeons dans l’ère classique avec cette triple piste issue de l’album Wind and Wuthering de Genesis.

Sorti en 1976, la même année que A Trick of the Tail, cet album marque un tournant pour le groupe qui doit se réinventer après le départ de Peter Gabriel pour sa carrière solo.

Et ce n’est pas évident de de se séparer d’un Peter Gabriel complètement extraverti surtout suite au succès de l’excellent The Lamb Lies Down on Broadway.

Il n’empêche que Wind and Wuthering va donner naissance à de magnifiques titres dont la célèbre triple chanson Unquiet Slumbers for the Sleepers…/…In That Quiet Earth suivies d’Afterglow (qui a tout du single à succès)

Unquiet Slumbers for the Sleepers… entame la composition par une partie est sombre et inquiétante.
Le dormeur est perdu dans ses songes, tourmenté, voire mélancolique jusqu’à ce que la lumière chasse les ténèbres par la dynamique et puissante …In That Quiet Earth. Les nuages sont balayés.
Le soleil revient et la tristesse s’envole pour laisser finalement place à la fin à Afterglow où la voix de Phil Collins arrive, vibrante d’une émotion poignante. La complainte du voyageur dont les errances lui ont tout fait perdre et qui serait prêt à sacrifier jusqu’à son âme pour entendre une dernière fois la voix de la personne aimée.
Désespérance, nostalgie et solitude se conjuguent dans cette composition mélancolique à souhait concluant l’album.

Voici ce triple chef d’oeuvre accompagné des lyrics d’Afterglow:

Like the dust that settles all around me,
I must find a new home.
The ways and holes that used to give me shelter,
Are all as one to me now.
But I, I would search everywhere
Just to hear your call,
And walk upon stranger roads than this one
In a world I used to know before.
I miss you more.

Than the sun reflecting off my pillow,
Bringing the warmth of new life.
And the sounds that echoed all around me,
I caught a glimpse of in the night.
But now, now I’ve lost everything,
I give to you my soul.
The meaning of all that I believed before
Escapes me in this world of none, no thing, no one.

And I would search everywhere
Just to hear your call,
And walk upon stranger roads than this one
In a world I used to know before.
For now I’ve lost everything,
I give to you my soul.
The meaning of all that I believed before
Escapes me in this world of none,
I miss you more.

The_Lamb_Lies_Down_on_Broadway1974, année grandiose où Genesis dans sa période Peter Gabriel, peu avant son départ pour mener sa carrière solo, sort son album le plus étrange mais aussi le plus complexe qu’ils leur aient été donnés de produire.

The Lamb Lies Down on Broadway découle naturellement de leur talent à conter une histoire.
Leurs précédents albums comme Trespass ne pouvaient qu’annoncer cette oeuvre sensible et magnifique, concept fou de vouloir mener un personnage de bout en bout de l’album.

Parlons justement de ce récit parfaitement maîtrisé.
Rael est un jeune adolescent portoricain qui va expérimenter une aventure totalement psychédélique, un glissement progressif de la réalité vers un monde onirique et inquiétant.

Tout le monde se souviendra de cette introduction légendaire, titre éponyme, entraînant l’auditeur ébahi dans le monde de Rael:

Le basculement est total lorsqu’à la fin de la composition, Peter Gabriel scande « I’m Rael! ».
Le chanteur devient littéralement le héros, entraînant l’auditeur dans cet univers inquiétant.

De la ville et de Broadway, il ne reste plus rien et le héros se sent piégé à mesure que les ténèbres envahissent les rues.
Fly on the windshield se pose comme cette charnière musicale entraînante et puissante. La terreur du héros est palpable, sublimée par le solo à la guitare électrique, soulignée à son tour par le chant poignant et angoissé de Peter Gabriel. L’aventure commence et Rael va se retrouver emprisonné dans un cocon puis dans une cage.
Deux compositions d’exception qui alternent entre une ambiance doucereuse pour Cuckoo Cocoon et une claustrophobie étouffante pour  In The Cage.

Et l’histoire se poursuit avec la rencontre de personnages aussi inquiétants que surprenants.
Rael va croiser la fameuse Grand Parade of Lifeless Packaging, chanson jubilatoire critiquant avec cynisme la société de consommation et son gaspillage insensé, déjà en 1974!
Derrière son côté satirique et joyeux, la composition a quelque chose de profondément effrayant soulignant l’inhumanité de cette voie que nous empruntant depuis lors.

La palme de la poésie revient aux célèbres Carpet Crawlers.
Rael vient d’arriver dans un long couloir recouvert d’un tapis rouge sur lequel des personnes rampent pour tenter d’atteindre cette porte qui les libérera. Phil Collins et Peter Gabriel unissent leur voix pour donner cette ambiance si particulière qui fait que cette chanson est devenue un véritable classique du couple avec ce refrain lancinant et vaguement absurde:

The carpet crawlers heed their callers:
« We’ve got to get in to get out
We’ve got to get in to get out
We’ve got to get in to get out. »

Que dire sinon que cette composition a tout pour elle et mérite d’être écoutée en boucle au point que le groupe a ré-enregistré la chanson en 1999, la renommant pour l’occasion The Carpet Crawlers 1999 (okay, c’est pas très original) avec un clip en prime:

The Lamb Lies Down on Broadway, c’est aussi la rencontre avec des monstres aussi exceptionnels qu’inquiétants.
Rael perdra beaucoup au contact de The Lamia, la composition rappelant The Foutain of Salmacis issue de Nursery Cryme.
Une sensualité perverse se dégage de ce personnage qui transformera le héros, condamné à se réfugier dans la sinistre colonie des Slippermen. Cette seconde composition est, d’ailleurs, l’occasion pour le groupe de prouver une fois de plus leur capacité à alterner entre le sérieux et l’humour puisque les Slippermen sont tout simplement grotesques à défaut d’être vraiment dangereux.
D’ailleurs, lors de la tournée, Peter Gabriel incarnera un Slipperman avec son talent habituel pour le déguisement. A travers cette chanson, le groupe dénonce une surconsommation déraisonnable de la société pour une sensualité toujours plus extrême puisque les Slippermen ont hérité de l’appétit dévorant et destructeur de la Lamia.
Une fois de plus, le groupe se révèle pour le moins visionnaire sur ce qu’allait devenir notre société…

The Light Dies Down on Broadway amène la conclusion de cette aventure parfois difficile à suivre par une recomposition de la chanson initiale dans une ambiance mélancolique et sombre.
Rael est perdu dans ce monde hostile et abandonné, commence peu à peu à perdre espoir. Le groupe conclut pourtant leur album sur une note joyeuse avec It, qui peut être assimilé à la vie, patchwork lumineux et coloré de tout un tas de choses qui font que la vie mérite d’être vécue même dans ses plus sombres moments…

Cela va sans dire que cet album est sans doute un de mes préférés du groupe, particulièrement parce que les lyrics sont extrêmement fouillées et se veulent cohérentes dans la progression de l’intrigue, donnant une profondeur au personnage de Rael. Cette oeuvre a été pensée ainsi et portée par Genesis à travers une tournée mondiale, apogée du groupe avant le départ de Peter Gabriel pour ses aventures solo.
Bref, c’est du délice à découvrir d’urgence pour celles et ceux qui ne connaissent.
Et pour les autres…  eh bien, je pense que, comme moi, vous l’écoutez déjà à nouveau 😉

Le Vendredi, c’est cover #33

Ce vendredi, c’est cover est quelque peu particulier cette semaine puisque je ne vais pas me pencher sur une seule chanson mais bien sur trois compositions différentes provenant de groupes aux orientations musicales bien distinctes. Le point commun est le groupe qui a assuré les reprises.
Il s’agit d’Hydria, groupe de metal symphonique (comment ça encore ^^) d’origine brésilienne.

Voici les covers que j’ai découvert de chansons de groupes que j’aime beaucoup!

La première nous vient de Genesis.
Je vous parlai hier de l’album A Trick of the Tail et de la chanson Entangled.
Je vous laisse revenir sur le billet en question et vous partage directement la composition reprise par Hydria.

Je ne pourrais dire qu’une chose: poignante.

La cover respecte le côté hypnotique de l’originale en intégrant cette vague puissante qui prend à la gorge au moment du refrain.
La voix de la chanteuse couplée aux instrumentaux puissants transmet à la perfection l’émotion de la chanson de Genesis.
On n’aurait pu rêver plus bel hommage, la conclusion presque fantomatique de la composition étant respectée à la lettre.

La composition suivante nous entraîne dans un univers quelque peu différent à travers la cover de Decode, chanson de Paramore, écrite à l’occasion de la sortie du premier filmTwilight inspiré du roman éponyme.
La piste est un bon aperçu du côté énergique du groupe, dont voici la version originale et son vidéoclip.

Ce n’est sans doute pas ma chanson préférée du groupe (non pas parce que j’ai une sainte horreur des idées véhiculées par Twilight et de la vision délirante qui en est faite du vampire) mais plutôt parce que c’est du Paramore sans en être tout à fait.
Néanmoins, cela reflète le talent du groupe, offre une bonne porte d’entrée dans son univers qu’Hydria reprend dans sa propre version.

La reprise est tout aussi surprenante que pour Entangled, Hydria intégrant de nouveaux effets dans la chanson.
Il en ressort une profondeur accrue tant dans les harmoniques instrumentales que dans le chant.
La guitare comme la batterie se calquent avec efficacité sur la voix offrant les poussées nécessaires vers des pics d’ambiance du plus bel effet. Simplement magnifique ^_^

La dernière cover est un hommage à un excellent groupe de metal, System of a Down dont nombre de chansons sont de véritables classiques pour tout amateur de metal.
ll s’agit de Forest, extraite du célèbre album  Toxicity.
Loin d’être une des compositions les plus connues, la chanson est néanmoins un bon aperçu du talent du groupe et des performances vocales de Serj Tankian:

Se frotter à ce type de chanson et vouloir en faire une reprise n’est pas forcément des plus aisés.
Hydria s’en sort pourtant avec talent et nous livre une reprise tout aussi fidèle que les précédentes tout en y intégrant cette touche qui rend la cover de très grande qualité.

Plus légère que l’originale, offrant un côté harmonieux et moins hard, c’est un petit délice pour les oreilles.

Si vous appréciez ces covers, je ne peux que vous enjoindre à aller écouter les compositions originales du groupe sur leur chaîne Youtube et à suivre leur actualité.

Passez un bon weekend!

Découvrez également les covers surprenantes de Beat It de Michael Jackson!

Sorti en 1976, cet album est un véritable tournant pour le groupe qui vient de perdre son chanteur, Peter Gabriel, dont l’aura présageait la chute et la disparition de Genesis. Il n’en fut pourtant rien, car Phil Collins, originellement batteur (qu’il ne délaissera pas pour autant), avait fait ses premiers pas sur l’album Selling Englang by the Pound à travers la chanson More Fool Me où il assurait le chant principal.

De fait, les membres restants du groupe portent Phil Collins au chant et cela donne l’excellent A Trick of the Tail, véritable renaissance pour un Genesis malmené depuis le départ de l’excentrique Peter Gabriel.

Je ne vais vous présenter que les 4 premières pistes, vous laissant la possibilité d’explorer la suite de l’album et de vous en faire un avis poussé. Je dois admettre qu’il s’agit d’un des albums de Genesis qui m’a le plus touché, celui-ci prouvant que le groupe n’était pas uniquement supporté par le charismatique Peter Gabriel.

Petit détail amusant avant de commencer à vous faire découvrir la musique: les illustrations de couverture sont des représentations des différentes chansons de l’album, ce qui renforce la cohérence entre les différents thèmes évoqués par le groupe.

La première chanson, Dance on a Volcano donne immédiatement l’ambiance avec une introduction instrumentale à laquelle succède un Phil Collins totalement dans son univers. Les lyrics ont quelque chose d’inquiétants et nous entraînent dans un univers sombre et torturé propre à Genesis.

Les fondamentaux sont conservés et la composition s’achève par une partie instrumentale chaotique évoquant le volcan en furie.

Le silence fondu nous emporte vers une balade rêveuse emplie de ténèbres, l’auditeur, au grès des lyrics, s’empêtrant progressivement dans des songes fiévreux, veillé par une infirmière à l’humour froid et sarcastique.

Un chef d’oeuvre de Genesis aux tonalités à la fois envoûtantes et effrayantes…

La composition suivante se positionne dans l’imaginaire torturé de Genesis en nous présentant une créature étrange, vaste canular relayé par cette chanson. Le Squonk, misérable animal à la laideur terrifiante, qui pleure constamment sur son sort, nous est décrit avec cette verve humoristique propre au groupe et il est dépeint comme une victime qualifiée d’un monde hostile peuplé de chasseurs sans foi ni loi.

Ce petit bijou s’achève sur une mare de larmes pour cette pauvre créature perdue d’un monde cruel.

Mad Man Moon, quatrième piste de l’album, vient rappeler le talent poétique du groupe, capable de créer une ambiance planante à travers des lyrics sensuels, une composition musicale évocatrice de rêves inassouvis, de fantasmes inaccessibles…

Le break de milieu de chanson nous entraîne dans une cavalcade effrénée laissant l’auditeur au bord de l’explosion lorsque, finalement, le pic atteint, le rythme se calme, achevant doucement la composition d’un couplet évoquant un échappatoire à ce rêve fou…

Je vous laisse sur ces dernières notes en vous encourageant à découvrir les autres compositions de l’album, véritable trésor de poésie, de folie et de créativité!

Découvrez également l’ambiance atmosphérique du premier album de 30 Seconds to Mars!