Alors que l’ACTA a été signée par l’Union européenne (mais rassurez-vous, il reste encore un recours pour se débarrasser de cette cochonnerie) et que son rapporteur, Kader Arif, a démissionné en signe fort de désaccord par rapport à la manière dont le texte est élaboré de manière totalement anti démocratique, les médias s’enflamment autour du mouvement Anonymous, lui prêtant autant de définitions que d’actes ou de propos divergents de l’idée réelle.

Heureusement, une vidéo circule depuis quelques jours pour recadrer ce qu’est Anonymous, une idée avant tout, embrassée par qui veut. La voici, le message étant pour le moins clair et ne méritant que d’être diffusé encore et encore :

 

 

C’est on ne peut plus clair, n’est-ce pas?

En tout cas, je lis depuis quelques jours des billets vraiment passionnants et très fins sur le mouvement, des analyses qui permettent de faire la part des choses parmi toutes les informations qui tournent. Yovan Menkevick pour Reflets compare Anonymous à un art martial, qui, comme tout art martial, vise à la maitrise de l’adversaire et non à sa mort. Ce n’est donc pas une cyberguerre à laquelle nous assistons mais plutôt à une réponse maitrisée à une agression donnée. De l’autodéfense, somme toute, qui ne tue personne !

Donc, non, Anonymous n’est pas un regroupement de pedobears nazi et extrêmistes dignes d’Al Qaïda mais juste des citoyens engagés qui souhaitent changer le monde en le comprenant, en le « hackant » pour le bien de nos libertés.  Benjamin Bayart nous propose une analyse très fine du mouvement et qui mérite d’être lue en profondeur et partagée.

Dans la mouvance, changeons le monde, l’approche égyptienne durant les révolutions arabes est remarquable d’inventivité et d’ingéniosité. A se demander si nous serions prêts également à faire circuler nos euros de la sorte, sachant que tous les citoyens européens pourraient adopter ce mode de fonctionnement pour diffuser à nos gouvernants notre désir profond de changement.

Tout n’est pas rose pourtant et des pratiques étranges ont été remontées par la blogosphère suite à l’arrestation de prétendus membres d’Anonymous en milieu de semaine. Suite à l’opération numérique Greenrights contre EDF, et après une enquête qui aurait duré pendant 8 mois, la DCRI a arrêté Pierrick Goujon, suspecté d’avoir participé à des attaques DDoS contre les serveurs d’EDF durant cette opération. Les éléments remontés dans la procédure laissent songeurs et tendent à se demander si l’Etat n’essaie pas de faire des « exemples » ou d’en créer pour dissuader quiconque d’embrasser les idées du mouvement. Des mesures techniques ont été prises par la DCRI pour empêcher l’accès au canal IRC des anonops, des fois que certains aient envie de s’informer ou de s’impliquer…

De là à penser que le gouvernement fait son possible pour imposer une forme de censure, il n’y a qu’un pas.

Autre information inquiétante : Twitter , non content d’avoir « censurer » certains tweets liés à l’ #opmegaupload lors de la nuit de jeudi à vendredi signant la mort de MegaUpload, a annoncé qu’une forme de géo-censure serait mise en place prochainement par pays afin de se conformer aux habitudes locales de contrôle de l’information. Dans la même mouvance, le FBI, après son opération éclair menée contre l’empire de Kim dotcom, commence à lorgner du côté des applications d’espionnage, bien entendu pour prévenir d’éventuels actes criminels. Des envies de faire de la police prédictive peut-être ?

Et pendant ce temps, les ayants droits vont plutôt bien puisqu’un quart de la musique en France est vendue sous format numérique. A se demander pourquoi on continue à taper systématiquement sur les pirates… Ah si, c’est pour faire encore plus de profits mais rassurez-vous, c’est pour les artistes qu’ils se battent…

N’oubliez pas également que l’ACTA, c’est ça et qu’il faut se mobilier contre!