Spinner Police Carby ~innovariDigital Art / 3-Dimensional Art / Vehicles / Aerial (for air)©2011-2013 ~innovari

Spinner Police Car by ~innovari Digital Art / 3-Dimensional Art / Vehicles / Aerial (for air) ©2011-2013 ~innovari

Cinquième volet d’une suite de nouvelles à la sauce cyberpunk que je ne pensais pas mener si loin, voici Contagion qui succède dans l’ordre à Sentinelles, R&D, A.I. et D3iv4Br3iN
Toujours un plaisir en tout cas de vous partager ces quelques lignes inspirées de ce que je dévore depuis plusieurs mois autour de cette univers très riche.

Bonne lecture et commentaires appréciés 😉

Il me caresse avec cette délicatesse qui fait que je ne peux m’empêcher de fondre.
Son regard pénétrant et rassurant me berce vers ce sommeil si délicieux entre ses bras.
Ses coups de rein m’embrasent l’intérieur, je me sens partir et jouir en même temps que lui.

Nous nous endormons l’un contre l’autre, apaisés, délivrés pour un instant de la folie du monde dans lequel nous vivons.
Il me réveille avec cette tendresse si touchante, caressant mes cicatrices, les commentant avec sérieux :

« Ce sont les témoignages de ton existence, les vestiges de blessures passées, de luttes remportées, toute ta fierté ! »

Je ris à ses compliments.

« John, si seulement tu savais comme j’en ai honte. Tu es sans doute le premier homme à voir autant de beauté dans d’aussi vilaines séquelles de mes opérations. »

Je dirige une section spéciale du comité de sécurité de PharmaCorp et il faut reconnaître que mes missions ne sont pas de tout repos.
Répression de résistants en désaccord avec le régime en place, infiltration pour récupérer du matériel dérobé par des firmes adverses et autres opérations qui ne doivent laisser aucune trace, c’est mon quotidien et je mène les membres de mon équipe avec résolution et engagement.

Parfois, pourtant, je doute et John est là pour me rassurer même si je sais qu’il ne devrait pas être ici.
Il aurait du servir à nourrir l’incubateur développé par le professeur Carrie Grüneberg.
Je l’ai sauvé à mes risques et périls et je le cache, depuis, en espérant que PharmaCorp oublie ce léger incident que j’ai maquillé en évasion.
J’y ai perdu, j’ai manqué de me faire virer. Heureusement, mes états de service jusqu’alors exemplaires ont joué pour moi.

Depuis, je louvoie entre mes engagements auprès de la corporation et l’amour brûlant que j’éprouve pour John. D’ailleurs, ai-je seulement su d’où venait mon bel éphèbe ?
Aucun implant, d’une finesse et d’une beauté androgyne, une voix douce, des yeux en amande qui se faisaient parfois rieurs lorsque ce n’étaient pas taquins.
Perturbant, excitant et déroutant John.

Comme s’il venait de capter mes pensées, il vient m’embrasser avec cette fougue désarmante. Nos langues dansent et nos corps se rencontrent à nouveau.
Seul le son de mon pad vient troubler nos ébats. Et c’est avec regret que je le repousse.
Le boulot. Une intervention urgente dans les bas quartiers. Encore une alerte de contamination et les hauts pontes de PharmaCorp qui ne disent rien savoir.

Je quitte mon amant, à regret, l’embrasse une dernière fois, caressant avec envie et gourmandise sa virilité qui a repris de la vigueur.
Une douche et j’enfile ma tenue de combat, parfaitement adaptée à mes formes. Les armes m’attendent au QG.
Il me faut peu de temps pour rejoindre la salle de briefing dans les sous-sols de PharmaCorp.
Nous écoutons religieusement le scientifique en charge de l’intervention. Mon esprit vagabonde vers les évènements de la veille.

Un autre quartier où règne la misère de ceux qui ne veulent pas entendre parler des bénéfices de l’implant. Qui l’ont déconnecté sciemment mais qui semblent atteint d’un mal étrange leur retirant toute pensée rationnelle. Des monstres immunisés à la peur, aux membres pourrissant, au regard vide et désespéré. Pouvait-on vraiment parler de contagion ?

L’un des nôtres avait été touché et mordu par un de ces prétendus « zombies » pour succomber immédiatement au même mal pendant que nous abattions son agresseur.
Immédiatement, ses chairs avaient commencé à se racornir sous l’effet de la maladie et nous n’avions pas eu d’autres alternatives que de le descendre à son tour.
Et toujours cette sensation sinistre d’une présence hostile flottant dans l’air.

Aux dires de scientifiques, il n’y avait aucun risque du moment que nous ne rentrions pas en contact avec un infecté.
Déjà la troisième poche de contamination et certains médias trop bavards abordaient déjà le sujet.
Nous devions agir en toute discrétion et nettoyer la zone rapidement, récupérer les preuves, ou les détruire mais dans tous les cas se débarrasser de tout journaliste un peu trop fouineur.

Cinq comme à l’accoutumée.
Graham pilote avec dextérité notre autoplaneur, véritable armurerie portative de laquelle il va nous larguer et couvrir nos pas.
Jen me lance un regard concupiscent et je ne peux m’empêcher de lui sourire. Que penserait John s’il savait qu’une femme me drague ouvertement sur mon lieu de travail ?
Il n’empêche que je n’oserais pas me frotter à elle en combat rapproché, ses lames monomoléculaire ayant ôtés la vie à nombre de ses adversaires.

Ray teste les différents gadgets qu’il vient d’intégrer à son exosquelette avec l’accord du département R&D de PharmaCorp.
C’est le cerveau du groupe et je sais pouvoir me reposer sur lui pour nous sortir des situations les plus critiques.

Rose, quant à elle, s’assure que nous sommes suffisamment alimentés en munition. Elle me jette ce regard lourd de sous-entendu.
Elle me connaît par coeur et sait que j’ai passé une nuit des plus coquines avec John. C’est la seule à connaître son existence, privilège de la meilleure amie avec qui j’ai eu la chance de grandir.
Elle ne me juge pas mais sait que je prends de gros risques à vouloir le garder auprès de moi. Egoïsme et amour se conjuguent souvent mal.

Je chasse John de mes pensées et briefe rapidement ma petite équipe :

« Graham va nous larguer au dessus de la zone de quarantaine. Jen et moi sautons en premiers, suivis par Rose qui va couvrir notre atterrissage.
Nous nous regroupons et sécurisons la zone pour permettre à Ray de nous rejoindre avec son mini mécha.
Une fois réunis, Ray scanne la zone et nous faisons le jeu habituel. »

Le visage de Jen s’illumine d’un sourire sinistre en entendant ces derniers mots, suivi d’un gloussement obscène et d’un commentaire froid et incisif :

« Pas de traces, pas de témoins, aucun survivant »

Nous acquiesçons silencieusement alors que Graham amorce la descente vers le quartier.
Jen me colle un baiser sonore sur la joue avant de sauter, ses lames dégainées vibrant dans l’ether.
Je la suis immédiatement, mes fidèles pistolets pointés vers d’éventuelles cibles au sol.
Nos réducteurs de gravité amortissent la chute et nous nous retrouvons dos à dos, prêts à accueillir l’inconscient qui oserait nous attaquer.
Cela ne tarde pas. La peau pourrissante, les yeux vides, ils s’avancent, au début en titubant.
Jen danse avec grâce aux milieux de ses assaillants, tranchant tête et membres avec autant de facilité que l’on coupe du beurre.
Rose est déjà à mes côtés, couvrant Jen d’un feu nourri afin de limiter le nombre de ses adversaires.
Notre stratégie fonctionne à merveille et en quelques minutes, la zone est sécurisée, laissant Ray atterrir à bord de son exosquelette.

« Combien sont-ils ? »

Son visage se renfrogne.

« Minute, patron, je balaye la zone. »

Est-ce un effet de son scan, mais je sens un picotement au niveau de mon implant sans parvenir à savoir d’où cela vient. Rose et Jen font également la grimace.

« Votre implant ? »

A peine le temps de répondre qu’elles s’effondrent. Je touche mon implant, il est brûlant et je sens comme une décharge parcourant mon corps des pieds à la tête.
Avant de perdre connaissance à mon tour, je ne me souviens que de Ray, penché sur moi, depuis son armure :

« Graham, nous avons un souci, viens nous récupérer ! »

Je me sens projeté vers le haut, dans un long tube, et au bout une lumière étrange, verdâtre.
Autour de moi, des écrans flottent et des chiffres s’étirent de toute part, m’encerclant, m’entravant, m’enchaînant…
Un visage grotesque, une silhouette bien trop grande pour être humaine se penche vers moi. Un masque défiguré et une voix sombre et vicieuse :

« Ton corps est à moi… »

« Docteur, il se réveille. »

La lumière est aveuglante.
Je n’ai qu’une pensée en tête : tuer, les dévorer, trouver un autre corps, encore et toujours. Le premier s’écroule, la trachée écrasée. Je me surprends d’être si fort dans ce corps fragile.
Le second tente de me blesser. J’observe avec un détachement clique, le scalpel monomoléculaire me trancher le bras. Mon bras valide jaillit mécaniquement, attrape mon agresseur et le projette sans difficulté contre le mur opposé. Nouveau craquement satisfaisant. Un humain de moins sur mon passage. Je me traine tant bien que mal jusqu’à la porte.
J’effleure le cadran et déverrouille en un instant le sas de sécurité. L’alerte a été donnée, les alarmes résonnent.

J’ai à peine le temps de sortir de la salle d’opération que mon corps est criblé de balles par une équipe de sécurité qui vient de débarquer.
L’agonie de mon hôte suffit à me rejeter dans le cyberespace où mes consœurs sentinelles m’attendent patiemment pour en apprendre un peu plus sur l’art de s’incarner dans le monde physique…

Continuez l’immersion avec Clone !