Category: Rencontres


Rencontre avec Roxane Photos

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© Roxane Soussiel Photography – Après le Clan – La Vigie

L’an passé, j’ai participé à un projet photographique intitulé Oni vs Cybèle où j’ai eu la chance de pouvoir servir de modèle en tant qu’Oni. L’artiste-photographe à la base de cette idée, c’est Roxane Photos et aujourd’hui, je vous propose par cette rencontre de plonger dans son univers complexe, torturé et très esthétique !

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Rencontre avec Le Daily Phoenix

Le Daily Phoenix

Au cours de ma veille sur les articles écrits sur le libertinage, je suis tombé sur ce billet réagissant au « reportage » d’Harry Roselmack sur les milieux libertins.
Je l’avais amplement critiqué dans ce billet et en même temps, je restais sur ma faim, persuadé comme je l’avais décrit dans ce billet, que le libertinage, c’était bien plus que de simples parties de jambes en l’air mais clairement une philosophie personnelle de vie visant à l’épanouissement de l’être humain que ce soit dans son corps ou dans son esprit.

Et c’est cette vision que j’ai trouvé sur Le Daily Phoenix, blog tenu et animé par Petit Phénix.

Ni une, ni deux je me suis saisi de mon calepin virtuel et j’ai demandé une interview, qui a été acceptée!

La voici!

DigitalWanderer (DW) : Bonjour Petit Phenix.  D’ores et déjà, merci d’avoir accepté cette interview.
Au détour de mes errances sur les intertubes, j’ai été attiré par ton blog qui parle de libertinage. Pourrais-tu le présenter à nos lectrices et lecteurs ?

Petit Phénix : Mon blog est une réflexion sur les rencontres sexuelles, mon évolution dans l’esprit du libertinage, et le libertinage d’une façon générale.

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DW : Qu’est ce qui t’a mené à la réalisation de ce blog sur cette thématique un peu hors du commun ?

Petit Phénix : Au départ c’était une sorte de journal intime, juste un média sur lequel laisser une trace de mes expériences de rencontre.

Mon premier blog se trouvait sur le site AdultFriendFinder, un site de rencontre à échelle mondiale, et n’avait pour but que de partager mes impressions avec mes partenaires de rencontre, ou mes amis libertins, ou mes futurs amants. Il avait aussi l’avantage de permettre aux hommes qui ne voulaient pas payer d’abonnement de pouvoir me contacter quand même. C’était très utilitaire.

Ensuite, mon blog qui avait pas mal de succès a attiré des convoitises, des jalousies, il a donc été signalé, bloqué. J’ai compris alors que je tenais à ces écrits. Je les ai retranscrits sur une page personnelle que personne ne pouvait me bloquer sans raison.

En me détachant du site de rencontre j’ai changé sans le vouloir le ton de mon blog, qui est devenu plus général, plus posé. Comme il n’était plus destiné à mes rencontres présentes, passées et futures, ça m’a permis de prendre du recul, de réfléchir de façon plus égoïste, centrée sur moi.

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DW : Harry Roselmack a dépeint récemment dans un reportage assez limite le monde du libertinage à travers des interviews plutôt douteuses. Je l’ai critiqué dans ce billet et tu l’as également dénoncé sur ton blog. Comment définirais-tu le libertinage ?

Petit Phénix : C’est une question d’actualité pour moi : je suis en train d’écrire un billet sur ce sujet, alors en ce moment je pose des questions autour de moi, je me renseigne. Ça peut paraître étrange que je m’intéresse d’abord à l’avis des autres, mais ça s’explique très simplement : je pars du principe que c’est à chaque personne de définir sa propre ligne de libertinage. Donc il ne m’appartient pas de déclarer certains libertinages valides, et d’autres non. C’est d’ailleurs un des reproches que je fais à Harry Roselmack : il a défini une ligne de libertinage, et il n’a pas laissé entendre que ce n’était qu’une ligne parmi tant d’autres !!!

En ce qui me concerne, être libertin c’est être soi-même envers et contre tout. Je n’entends pas par là qu’il faut entrer en conflit avec le monde, bien au contraire. J’entends par là que négocier avec les impératifs de notre monde empli de folie ne doit pas nous empêcher d’être nous-mêmes et de nous exprimer. Un libertin est selon moi, à cause de la règle incontournable de Chamfort « jouis et fais jouir sans faire de mal ni à toi ni aux autres »,  une version pacifique d’un libertaire.

Le libertinage s’exprime partout, dans tous les aspects de la vie. Si vous me posiez des questions sur ma vie vous vous rendriez compte qu’il y a bien peu de choses que je fais « comme tout le monde ». Mais ces aspects là n’intéressent personne. Et si le monde ne parle que du libertinage sexuel c’est uniquement parce que c’en est l’aspect le plus racoleur.

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DW : Précédemment, j’ai interviewé des blogueuses féministes qui interrogent par leurs billets les questions sur le genre mais aussi sur la place de la femme dans la société Le Mauvais GenreCaFaitGenreLesQuestionsComposentAntisexisme). J’écrivais également qu’à mes yeux le libertinage représentait pour moi une véritable émancipation pour la femme par une réappropriation de sa sensualité et de son corps. Vois-tu le libertinage ainsi ?

Petit Phénix : Voilà un des aspects de ma vie où je ne fais pas les choses comme tout le monde. J’ai toujours considéré que j’étais l’égale d’un homme. Il y a des choses que je fais mieux qu’un homme en tant que femme, et des choses que je ne ferai jamais aussi bien qu’un homme en tant que femme. Mais l’un dans l’autre, on se compense, on se complète. Je ne suis pas plus faible, moins intelligente, moins capable de survivre simplement parce que je suis une femme.

On m’a à cause de ça bien souvent accusée (je le vivais ainsi, et j’avais raison : c’était un jugement négatif) d’être une féministe. J’ai appris il y a peu que le féminisme prône l’égalité entre homme et femme. Je suis donc bien une féministe. Et je me fiche bien que ça en chagrine certains ! Il me semble que la loi française est féministe. Que la loi européenne est féministe. Pourquoi devrais-je avoir honte de vivre en conformité avec la loi du lieu dans lequel je vis ?

Le libertinage sexuel n’a rien à voir avec ça. J’ai toujours aimé le sexe, même avant de le vivre « à la mode libertine ». J’ai toujours été à l’aise avec mon corps, satisfaite de mon apparence, même si je suis ronde et que je ne corresponds pas du tout aux diktats de la mode. Et mes partenaires d’avant le libertinage m’ont toujours donné l’assurance que j’avais bien raison de penser ainsi.

Par contre, je peux comprendre que pour une femme complexée, peu sûre d’elle, voir briller l’étincelle du désir dans tant d’yeux masculins peut être une aide réelle. C’est un des aspects positifs du libertinage, mais certainement pas le seul, ni le plus important.

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DW : Depuis le lancement de ton blog en 2009, as-tu une anecdote à raconter à nos lectrices et lecteurs ?

Petit Phénix : Ce qui me vient tout de suite à l’esprit ce n’est pas une anecdote mais un schéma de comportement : à plusieurs reprises j’ai rencontré des hommes attirés à moi par mon blog, ma façon d’exprimer ma vie et mon libertinage. Ils avaient dans l’idée, je suppose, de rencontrer l’image qu’ils s’étaient faite de moi au travers de mes écrits. Je pense que pour un artiste – je ne parle pas de moi – ça doit ressembler à ça de sortir avec un fan. Cette personne qui s’est construit une image parfaite de vous, et qui ne laissera pas de place pour que votre VRAIE personnalité s’exprime.

C’est toujours des rencontres pénibles, et très douloureuses. Alors par mesure de précaution, je vais préciser certaines petites choses : quand je mange quelque chose que j’aime, j’aime avoir de la crème sur les doigts et autour de la bouche, parfois jusque sur le nez. Je pisse et je chie comme tout le monde – et ça sent mauvais, si, je vous jure. Quand je dors je ronfle. Il paraît même que je donne des coups de pieds… c’est mon mari qui l’a dit les deux ou trois fois où je l’ai retrouvé sur le canapé du salon le matin, et qu’il m’a assurée que je l’avais sorti du lit double à coups de pieds. Je suis indélicate au possible, j’ai tendance à dire en face à face des choses vexantes et blessantes. Je ressemble à une matrone, et je ne suis pas sexy. Que les courageux restent dans les rangs…

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DW : Catégorisée « mommy porn », la trilogie initiée par Fifty Shades of Grey  surfe sur une glamourisation du BDSM. Comment vois-tu l’ascension de livres de vulgarisation ?

Petit Phénix : Je trouve ça bien si toutes les facettes du BDSM deviennent accessibles au public. C’est le problème de la vulgarisation, le même problème que celui posé par l’émission de HR. On met en avant UNE facette de la boule à facettes, et le public se convaincra de lui-même que toutes les autres facettes lui ressemblent, comme ces boules à facettes qu’on retrouve dans les boites de nuit.

Or ceci est faux sur tous les aspects de la vie. Aucune boule à facettes naturelle n’affiche des facettes argentées, lisses, et uniformes. Les vraies expériences, les gens, les choses, la vie est une boule dont aucune facette ne ressemble à la voisine.  Si n’importe qui d’autre que l’héroïne du roman vivait une expérience BDSM, ça ne serait certainement pas la même histoire.

Certaines expériences BDSM sont surtout tendres, d’autres surtout violentes, sanglantes même. La relation BDSM standard ne lie pas le maître à son esclave par le sentiment amoureux, mais par une recherche de pouvoir absolu – parfois mortel – sur l’autre. Le risque de la vulgarisation est bien sûr de donner en pâture à des déséquilibrés violents des personnes tout aussi déséquilibrées, faibles ou naïves attirées dans le BDSM par cette vulgarisation bancale.

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DW : Digital Wanderer, ce sont aussi des univers musicaux qui inspirent aussi bien l’écriture que la sensualité. As-tu des morceaux favoris que tu aimerais partager avec nos lectrices et lecteurs ?

Petit Phénix : C’est vrai qu’il m’arrive d’écouter de la musique quand j’écris. Ce sont toujours des morceaux tendres, qui seraient un bon fond musical pour une partie de jambes en l’air. Il s’agit souvent des slows de mon adolescence (années 80), ou des morceaux de zouk toutes périodes confondues, ou encore de la musique classique (On a G String, Pachebel’s Canon in D Major, les Noces de Figaro, les Quatre Saisons, etc.), et dernièrement j’ai écouté avec beaucoup de plaisir un guitariste canadien qu’une amie m’a fait découvrir : Jesse Cook (et mon préféré en ce moment c’est son Incantation).

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DW : Voici la fin de cette courte interview. Un mot à ajouter ?

Petit Phénix : Oui, mes deux conseils préférés : soyez vous-même, et n’oubliez pas que rien de beau ne s’acquiert sans mal.

Et si vous voulez aller plus loin, voici une sélection peu exhaustive de tous les petits trésors que l’on peut trouver au détour du Daily Phoenix:

  • Le libertinage, c’est souvent une étiquette, des codes qui échappent aux non-libertins. Les comprendre, c’est déjà mieux savoir se positionner dans cette communauté en intégrant sa culture.
    Petit Phénix regroupe des billets dédiés à cette découverte dans cette section.
  • Le libertinage, lorsqu’il y a libération du corps, cela peut donner lieu à des ébats sexuels.
    L’auteure nous propose dans cette section des billets explicatifs avec force d’exemples et de situations qui peuvent servir à mon sens à des libertins comme des non-libertins.
  • Une dernière section sur laquelle je voulais entre autre attirer votre attention est consacrée à ce qu’est la vie d’un libertin avec expériences et réflexions à la clé sur ce que c’est que de le vivre au jour le jour. L’esprit libertin se caractérisant par l’expérience et l’aventure, quoi de mieux que des témoignages pour mieux comprendre cet univers et cette façon d’être?

Bien entendu, ce n’est qu’un aperçu du blog de Petit Phénix et je ne peux que vous encourager à parcourir plus en profondeur les différents billets et sections du Daily Phoenix, vous ne serez pas déçu 🙂

Rencontre avec La Bayonnaise

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La dernière fois que je prenais la plume pour vous narrer une rencontre, il s’agissait de Wormhole Surfer pour qui j’écris maintenant régulièrement sur Run4Games.

Aujourd’hui, j’ai choisi de vous parler d’un blog coup de coeur que je suis depuis plusieurs mois et qui résonne en moi d’une manière bien particulière puisqu’il m’a incité, peu à peu me recentrer sur l’écriture et à m’y intéresser dans son aspect purement spontané. Puisque l’écriture, c’est avant tout affaire d’émotions, de ressenti et pas seulement de technique.
Murielle avec son blog La Bayonnaise regroupe cette fraîcheur d’écriture à mi chemin entre le journal et la pure fiction.
Un régal pour les sens avec de nombreuses significations à déceler.

Je vous propose de découvrir cette jolie rencontre au détour de cette interview!

DigitalWanderer (DW) : Bonjour Murielle !

Tu es l’auteure du blog La Bayonnaise dont la publication des premiers billets a commencé en septembre 2011 (un mois avant le lancement de Digital Wanderer !).
Peux-tu, s’il te plait, le présenter à nos lectrices et lecteurs ?

Murielle : Bonjour, je suis Murielle, je ne suis pas alcoolique et pourtant ce n’est pas faute d’essayer. Je suis une fleur de province. Ni trop grande, ni trop grosse, ni trop mince.

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DW : Plusieurs univers se conjuguent au sein de ton blog et rejoignent nombre d’univers abordés dans Digital Wanderer.
L’un d’entre eux est l’écriture. Des tranches de vie, des émotions, également de courtes fictions s’épanouissent sur ton blog.
Qu’est ce qui te motive et t’inspire lors de la phase d’écriture ?

Murielle : Tout simplement j’aime écrire, je n’ai aucune ambition à avoir le Goncourt, donc je pose mes idées, mes expériences et mes fantasmes parfois, tout cela sans aucune prétention. Il y a souvent une part de vrai, parfois vécu personnellement, parfois observé ou un ressenti. J’ai toujours mille idées qui fourmillent dans la tête mais je réalise que je ne garde ou n’écris que sur le rapport à l’autre ou à la solitude. Je voudrais écrire plus sur des choses purement fictionnelles, différentes. Je me mets aussi des barrières, quelques interdits du fait d’être lue par des gens qui me connaissent dans le privé.

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DW : Autre univers, autre situation, la musique !
Tu publies régulièrement des musiques de différentes influences (bon souvent bien moins métal et bruyante que celles de Digital Wanderer 😛 ).
Quelles sont tes préférences, tes aspirations musicales favorites ?

Murielle : J’aime tout (presque tout) et il n’est pas un jour sans musique, je compte dedans mes chantonnements à la Carla. Radiohead et Otis Redding en tête, Sigur Rós pas loin et aussi la folk et l’alt country. J’ai besoin qu’une musique ou des paroles me touchent. Je veux ressentir quelque chose quand j’écoute un morceau.
Je me suis aussi découvert une passion pour DollyParton ; je trouve la femme, l’artiste et la féministe formidable.
Bref, de la musique tout le temps, changeante selon mes humeurs : des bons riffs de guitare à de la musique classique.

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DW : Dans les précédentes interviews, j’ai eu la chance de pouvoir poser des questions à des blogues orientés féminisme (Le Mauvais Genre, CaFaitGenre, LesQuestionsComposent, Antisexisme). A travers des billets tels que Je suis une femme… ou bien Dans quelques mois, j’y ai lu un certain féminisme.
Que penses-tu des différents mouvements féministes actuels ? T’y reconnais-tu ?

Murielle : Je me reconnais dans tous les combats féministes. Je suis féministe et rien ne m’agace plus que les femmes qui disent « je ne suis pas féministe mais …».
Il n’y a aucune honte à l’être. Je fais partie d’une association locale mixte qui est formidable en ce que hommes et femmes contribuent ensemble à un mouvement de pensée qui n’est pas exclusif mais revendicateur d’égalité. Je fais aussi partie d’une association de femmes créatrices d’entreprise en économie solidaire et j’aime l’entraide et la solidarité entre femmes que cette association propose,

Je lis beaucoup de blogs dont ceux que tu as en liens amis et je les trouve passionnants. Mais mon blog n’est pas féministe en tant que tel parce que je ne suis pas assez cultivée sur la question et qu’il y a déjà  des blogs de très bonne qualité en ligne. Je m’en tiens donc à des « billets d’humeur » que ce soit avec « tu sens du vagin » ou « je suis féministe ».
Des réactions de femme sur des questions qui concernent les femmes mais aussi les hommes.

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DW : Depuis le lancement de La Bayonnaise, as-tu une anecdote qui t’a marquée que tu pourrais raconter à nos lectrices et lecteurs ?

Murielle : Le nombre d’e-mails d’origine masculine est étonnant. Des curieux qui voudraient me rencontrer et plus si affinités… ce qui me surprend et m’amuse car je n’avais jamais pensé à mon blog comme une alternative à un site de rencontre en ligne. Cela dit je réponds toujours par la négative. A l’exception de deux lecteurs qui sont devenus des amis, l’un poste parfois des commentaires, l’autre pas du tout.

Pas réellement une anecdote mais j’aime beaucoup les liens que l’on peut tisser avec d’autres blogueurs sans les connaitre vraiment.
C’est bien de découvrir des points communs, des affinités et des talents.

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DW :Digital Wanderer, c’est aussi l’occasion de présenter des jeux de société, des jeux vidéo et autres distractions purement stériles mais terriblement chronophages ! La Bayonnaise aime jouer avec les mots mais aime-t-elle jouer tout court 😉 ?

Murielle : J’aime jouer. Aux dominos. J’aime aussi les jeux de société mais je n’ai personne avec qui jouer.
J’évite les jeux vidéo ; je me connais assez pour savoir que si je commence je n’aurai plus de vie sociale 🙂

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DW : La Bayonnaise, ce sont aussi des livres et des films. Quels sont tes derniers coups de cœur dans ces domaines que tu recommanderais à nos lectrices et lecteurs ?

Murielle : J’ai assez parlé de Ruby dans le blog!
Récents films vus et aimés : « Thérese Desqueyroux ». Je pars dans la montagne quelques semaines donc pas de ciné pour moi. J’ai très envie de voir « La Parade », « The Master ».

Je lis rarement les livres à leur sortie, j’ai besoin d’avoir envie de lire un livre/un auteur/un sujet. En ce moment j’alterne les recueils de poésie et des histoires un peu plus érotiques. Redécouvrir les classiques de cette littérature (Erica Jong, Manara, etc.) pour prendre le contre pied des horreurs qui sortent maintenant. Je reçois aussi pas mal de livres à commenter mais je le fais rarement. Mon dernier coup de coeur est pour Serge Joncour, l’homme est sympathique, l’auteur est bon.

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DW : Nous arrivons à la fin de l’interview ! Un dernier mot ?

Murielle : Merci ! 🙂

 

Cette interview s’achève avec l’envie d’en découvrir encore plus.

Voici, pour la peine, une sélection de billets qui ont attiré mon attention:

– une histoire d’amour des plus surprenantes avec Madame De.

– une réflexion très bien amenée sur cette culture de l’instantané qui nous a fait oublier le plaisir sensuel des lettres manuscrites avec Des mots sur le papier.

Audrey, un personnage pas si étrange, pas si commun mais qui mérite que l’on s’attarde dessus. Une des nombreuses personnalités à découvrir sur ce blog!

– une critique acide sur le livre « l’amour est déclaré » de Nicolas Rey. Cela a quelque chose de jouissif, allez savoir pourquoi. 😉

un thé et une leçon d’histoire, surprenant et réaliste dans l’exécution de l’écriture, spontané comme j’aime.

Et, bien entendu, il ne s’agit que d’un aperçu de ce que vous pourrez trouver sur le blog de Murielle que je vous conseille de bookmarker dans votre navigateur!

Rencontre avec WormHole Surfer

Voilà quelques semaines (que dis-je plusieurs mois ^_^) que je traînaille sur un forum dédié à Android : Netrunner depuis la sortie de ce jeu.
Chemin faisant, j’ai eu la possibilité de croiser un certain WormHole Surfer, qui, non content d’avoir été playtester pour cette version de Netrunner, fait également partie de ces courageux auto-entrepreneurs qui font vivre la passion du jeu sur la toile à travers une boutique en ligne mais également des plateformes de discussions où les passionné-e-s peuvent échanger autour de leur hobby favori.

La chance a voulu que je puisse l’interviewer entre deux runs, trois commandes et quelques posts sur le forum.

Voici donc cette rencontre pour tes petits yeux ébahis, fidèle lectrice/lecteur de Digital Wanderer!

Digital Wanderer (DW) : Bonjour !

Déjà, je te remercie de bien vouloir accorder cette interview à mon blog à l’occasion de la présentation de Android : Netrunner.

Peux-tu, s’il te plait, te présenter à nos lectrices et lecteurs ?

WormHole Surfer :

Mais de rien 😉

Et bien bonjour à tous je suis Wormhole Surfer aussi connu sous le pseudo « Ludo Ludiworld » ou pour faire plus court Ludo. ^^

J’écoute pas mal de musique (principalement Prog et Krautrock), pratique la guitare, collectionne les jeux, les disques vinyles, les figurines Myth Cloth Saint Seiya et les cartes Garbage pail kids (les Crados)

Je suis joueur un joueur de 30 ans vivant en région Parisienne .

Je suis tombé dans le monde du jeu avec Magic en 1995 avec des potes du collège, depuis je n’ai jamais cessé de jouer et de découvrir des jeux, c’est vraiment une de mes grandes passions.

J’ai découvert après Magic pas mal de jeux et celui qui a attiré le plus mon attention est Netrunner ce jeu est vraiment un monument, je pourrai en parler pendant des heures … alors on va faire court ^^

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DW : D’après ce que j’ai pu lire suite à mes errances sur le réseau, tu as la chance mirifique de pouvoir compter parmi l’équipe des playtesters de cette nouvelle version de Netrunner.

Comment cela s’est-il passé ? Quel est ton retour d’expérience ?

WormHole Surfer :

Désolé cela va être long ^^

Et bien en fait je suis en contact avec le maitre Richard Garfield depuis quelques années maintenant . J’ai eu la chance de le rencontrer, l’interviewer et de faire une partie de Netrunner avec lui  en février 2011, l’année où j’ai organisé un championnat du Monde Netrunner CCG ( le 1er depuis des lustres …)

J’avais souhaité le rencontrer car c’est en quelque sorte mon idole dans le monde du jeu. Il a  révolutionné le monde du jeu en 1993 avec Magic et a ensuite créé Vampire puis l’excellent et innegalé Netrunner. Il a bien entendu créer d’autres très bons jeux (note de DW: genre King of Tokyo ou RoboRally ^_^) mais Netrunner a atteint pour moi le degré maximum de qualité. Comme j’organisais le Worlds cette année là , je souhaitais le rencontrer pour quelques dédicaces de cartes à offrir pour le tournoi . (« Accessoirement » il m’avait offert des prototypes du jeu … juste incroyable pour moi ^^)

J’étais à cette époque et depuis plusieurs mois, en plein « Business plan » pour relancer NR CCG, et Richard m’avais alors dit qu’il existait alors une possibilité pour qu’il récupère le jeu …J’ai fait tout mon possible pour réunir les conditions nécessaires à une réédition et ai réussi à créer un gros buzz sur le net dont la référence Boargamegeek en novembre 2011 où suite à mon annonce du projet NR CCG se classait numéro 1 des jeux les plus cliqués …
Les mois ont passés sans que j’arrive à concrétiser mon projet … jusqu’au jour du 10 mai 2012 où j’ai vu LA news de réadaptation du jeu par Fantasy Flight Games...
J’ai alors compris le silence de Wizards of the Coast face à mes sollicitations …

Ma première réaction à été un énorme Houraaaa, moi qui avait tout fait pour ressortir ce jeu depuis 10 ans …
Puis j’ai eu un sentiment de frustration énorme …
En effet je en pouvais m’empêcher de penser que FFG avais profiter de mon buzz et mon projet et evidemment les possibilités marketing et financiers de FFG ne sont pas les même que les miennes …
J’ai appris par la suite que les droits du jeu avait été négociés 2 ans auparavant …
Fake or fact ? Nous ne le saurons jamais , quoiqu’il en soit j’étais assez déçu pour être franc.

Richard Garfield, qui a alors senti mon mécontentement m’as mis en relation avec Christian Peterson, le patron de FFG qui m’a introduit dans l’équipe de playtest.
Tout s’est alors passé très vite, je suis arrivé dans l’équipe le 11 mai 2012 soit le lendemain de l’annonce . Le jeu était en test depuis environ 2 mois, 90% du jeu était fait .

J’ai décidé d’enrôler quelques amis de toujours dont Emmanuel Estournet alias Playful EE qui a fait énormément pour le jeu depuis 2000 en créant pas moins de 600 cartes, dont d’ailleurs certaines qui seront reprise par FFG. On a passer 4 jours entier à tester, tester et tester comme des fous pas moins de 74 parties et 37 pages d’analyse ! Assez hallucinant, même FFG a été assez étonné. Je suis content de moi car notre experience a été bénéfique et nous avons réussi à corriger certains pans du jeux . Beaucoup moins que ce que j’aurai voulu mais dans l’ensemble le core set à été bien équilibré ( à part Noise de la faction Anarch …)

J’ai tout de même été très content de faire partie de l’aventure et il est intéressant de voir comment ça se passe de « l’autre côté » finalement on étais pas trop dépaysé avec Playful car on travaillait de cette manière depuis pas mal de temps pour l’équilibrage de ses extensions.

J’ai été au début assez déçu de l’orientation pris par le jeu de part le changement de graphismes, univers, certaines mécanique de jeu, la construction de deck… Vous savez quand on passe 10 ans de sa vie à promouvoir un jeu que l’on considère comme son bébé il est difficile de voir et de bien prendre un projet qui n’est pas mené de la façon dont vous pensez être la plus juste.

Et puis au fur et à mesure des parties ( surtout lors de la sortie du jeu et du playtest de Genesis la première extension) je me suis étonné d’apprécier ce jeu tout autant que son ainé mais pour des raison differente. En fait je considère maintenant les deux jeux comme étant complémentaire et ne pourrais, pour l’instant plus me passer de l’un ou l’autre.

Même si malgré tout je ne retrouvais pas « MON » Netrunner on retrouvait ici un jeu quand même très proche et en tout cas tout aussi interessant.

FFG avait gagné son pari 😉

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DW : Tu participes à l’animation d’un forum consacré au jeu mais également un blog, un groupe Facebook.
Quels sont tes objectifs à court terme pour le développement du jeu et as-tu des rapports avec FFG dans le domaine animation du jeu ?

WormHole Surfer :

Je suis un joueur et fan du jeu avant tout ce que je fais, je le fais vraiment avec mon cœur et par amour pour le jeu. Je vais continuer à faire tout ce que j’ai fait depuis 10 ans à savoir être présent sur le net pour répondre aux débutants et organiser des tournois . L’avantage maintenant que le jeu est « vivant », c’est que la promo et communication effectuées par FFG me délestent radicalement ! Si je doit vraiment essayer d’innover ce sera pour faire connaitre d’avantage le CCG, proposer une version révisée 3.0 de celui-ci et faire connaitre les formats de jeux qui ne seront pas possible avec Android : Netrunner.

FFG me soutient et m’as fait confiance lors de l’organisation de l’avant première européenne le 1 er septembre 2012, je pense qu’à l’avenir cela continuera mais dès que le jeu sera traduits par Edge je pense que FFG leur passera le flambeau pour m’aider .

J’ai toutefois quelques idées pour Android : Netrunner, notamment celui d’organiser une Omniligue avec un classement ELO évolutif hebdomadairement.

J’aimerai aussi créer véritablement des cartes et non plus être qu’un « simple playtesteur », j’y travaille, ce n’est pas gagné mais comme je ne lâcherai pas ^^

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DW : Cette passion que tu as pour Netrunner, tu l’as également injecté dans Ludiworld, ton auto-entreprise. Peux-tu, s’il te plait, nous la présenter ?

WormHole Surfer :

Avec plaisir ^^

Cela faisait quelques temps que l’envie d’entreprendre me trottait dans la tête. J’ai travaillé dans le milieu pendant quelques temps et cela m’a vraiment conforté sur le fait que je voulais vendre des jeux, les conseiller, les faire découvrir… On ne peut pas s’improviser vendeur de jeux sans être passionné et respectueux des jeux et des joueurs et il n’y a aucun doute que je suis fait pour ça. J’ai donc décider de me lancer dans la création de mon site internet pour arriver à l’ouverture de mon autoentreprise Ludiworld en Avril 2012 .

Je suis très satisfait de mon parcours, c’est une aventure passionnante et je ne manque pas de travail car je fais cela tout seul.

Ludiword est donc maintenant un site spécialisé Netrunner mais aussi accessoire de jeux, et jeux de société. J’ai réussi a tripler mon nombre de reference et capacité de stockage en seulement 6 mois.

Je pense que l’avantage de Ludiworld est ma proximité avec la clientèle et ma réactivité. Vendre et acheter sur Internet est maintenant une chose banale mais je souhaite vraiment me rapprocher du feeling d’une boutique « en dur » . Je propose aussi de plus en plus de vidéos de présentations de mes produits et cela permets en un seul clic sur la fiche produit de visualiser le contenu du jeu et voir si c’est fait pour vous ou non . Pour l’instant tout mes produits n’ont pas de vidéo mais c’est mon grand challenge pour 2013 . TOUT mon catalogue devra être visualisable en vidéos !

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DW : J’ai pu constater que Ludiworld possède une page Facebook, ainsi qu’une chaine Youtube en complément de la boutique de vente en ligne.
De quelle manière utilises-tu les médias sociaux pour promouvoir ton activité ?

WormHole Surfer : Comme je l’ai dis, ma force et mon leitmotiv est la proximité avec les joueurs, je suis un joueur avant tout, je ne cherche pas à « vendre pour vendre » les réseaux sociaux me permettent d’entretenir une relation privilégiée avec les joueurs qu’il soient client ou non.

J’utilise Youtube comme hebergement de mes vidéos que je link vers mes fiches produit.
Cela me permet de liberer de la bande passante et me permet d’augmenter ma visibilité car Youtube c’est quand même énorme aujourd’hui …

J’utilise Facebook pour un peu raconter la vie de Ludiworld. Il m’arrive de poster des photos de colis que je viens juste de recevoir, de poster un ressenti sur un jeu, une news, une nouvelle videos . Beaucoup de gens sont sur FB en permanence et cela me permet de les tenir informé de ce que je fait en temps réel. Le plus dur est de trouver le bon compromis entre rendre la page active et ne pas polluer le mur des « fans ». J’essaie dorénavant de mettre une news par jour cela permet d’être présent constamment sans trop ennuyer et polluer … enfin je crois ^^

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DW : Hormis Netrunner, quel est ton jeu coup de cœur du moment ?

WormHole Surfer : euh Android : Netrunner … ?

Plus serieusement il y en as plusieurs . je dirai Dominion : L’age des tenebres, Skull and roses ( sorti il y a un an mais …), Caylus ( très vieux jeu mais découvert que récemment .. honte sur moi)

En jeu de carte je reste sur l’excellent The Spoils, jeu méconnu en France mais qui est presque aussi bien que Netrunner 😉

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DW : Digital Wanderer, c’est aussi des coups de cœur musicaux. Que conseillerais-tu à nos lectrices et lecteurs ?

WormHole Surfer :

Oula c’est gentil de demander mais je doute que mes goûts musicaux soit partageable … allee si j’ose

Amon duul 2 ( Phallus Deï et Yeti)

Ashra tempel ( Ashra tempel)

Can ( Tago Mago)

Sonic Youth ( tout leur albums a part le white peut être …)

Pink Floyd ( seulement jusqu’à meddle.. le reste est plus que passable mais loin des experimentations du début .. oui même l’excellentissime dark side ^^)

Mars Volta : n’importe quel album mais le premier est juste incroyable

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DW : C’est déjà la fin de l’interview ! Un dernier mot à ajouter ?

WormHole Surfer : Merci à toi et Let the run Begin !!

Et pour clore cette interview fleuve, je vous propose de redécouvrir l’interview que Ludovic avait faite de Richard Garfield à l’occasion de leur rencontre:

Vendredi dernier, c’était l’occasion pour moi de découvrir le collectif 8 Mars pour ToutES à l’occasion d’une réunion publique d’information donnée au Centre Pierre Mendès France de l’université Paris I.

Une petite présentation du collectif, descriptif directement extrait de leur page Facebook que je vous encourage à « liker » pour avoir des informations sur les luttes du collectif:

Le Collectif 8 Mars pour ToutEs s’est créé à l’occasion du 8 Mars 2012 pour faire entendre un féminisme non-excluant qui donne la parole à toutes les femmes dans toute leur diversité : trans, putes, femmes voilées, gouines, sans-papieres….

Lors de la marche du 8 mars 2012, nous avons organisé dans le cortège un espace qui puisse réunir toutEs celles dont les revendications étaient différentes et

/ou ignorées par l’appel proposé par le CNDF (collectif national des droits des femmes), qui exigeait notamment la pénalisation des clients. Nous étions plusieurs organisations en désaccord sur ce point, qui s’est avéré non-négociable, malgré notre volonté d’un appel unitaire.

Nous estimons qu’il n’y a pas un mais DES féminismes et qu’aucune vision du féminisme ne peut s’ériger en modèle universel.
De même  »LA Fâmme  » n’existe pas. Chaque personne en lutte contre les violences sexistes est porteuse de revendications différentes face à des oppressions multiples et c’est à elle de déterminer comment s’en libérer.
Nous sommes en solidarité avec toutes ces luttes plurielles, nous portons ces revendications et ces besoins, sans jamais oublier que la parole doit rester en priorité aux premièrEs concernéEs.

Le collectif 8 mars pour toutEs poursuit son travail et ses actions. N’hésitez pas à nous rejoindre
.

Le collectif se mobilisait ce soir là contre la loi de pénalisation des clients soutenue par les féministes abolitionnistes et le ministre des femmes mené par Najat Vallaud-Belkacem.

Ce fut l’occasion de rencontrer et d’échanger avec Morgane Merteuil du Syndicat du Travail Sexuel, Cécile Lhuillier d’Act Up-Paris, Giovanna Rincon d’Acceptess-T, les Natacha des TumulTueuses et Carine Favier du Mouvement Français pour le Planning Familial.

Ainsi durant près de trois heures, nous avons pu, intervenantes, comme spectateurs, débattre autour des conséquences possibles de cette loi si elle venait à être votée et appliquée aussi bien sur les personnes que sur la santé publique. Les éclairages apportés par les intervenantes ont permis de mettre en avant l’expérience des travailleurs du sexe que l’on n’entend que trop rarement au profit de personnes qui se disent souvent plus compétentes pour parler à leur place.

Là, je vais donner mon avis, cela n’engage que moi et je vais peut être me faire jeter des pierres lorsque vous aurez fini de le lire. J’ai suivi quelque peu le débat sur la prostitution entre abolitionnistes et non-abolitionnistes et j’avoue volontiers me ranger dans la seconde famille tout simplement parce que, d’une part, j’ai la sensation profonde que les abolitionnistes ne sont pas ancrés dans la réalité, refusent d’entendre les putes qui parlent, confisquant leur parole par l’argument simple (cité par Morgane Merteuil durant la réunion) qui consiste à dire que les putes qui parlent ne sont pas représentatives de la masse qui souffre et se tait. Argument très borderline s’il en est car l’abolitionniste se pose en sauveur de ces putes maltraitées et silencieuses. La prostitution a ses mythes au même titre que le viol et ce qui est colporté dans les médias par le gouvernement et les abolitionnistes dont le lobby est plus puissant à tous les niveaux musèlent la parole d’êtres humains qui vont être effacés par cette loi de pénalisation des clients.

Car, tout simplement, cela précarise les putes, les obligent à travailler dans des conditions déplorables, leur confisquent le droit de disposer de leur corps comme elles l’entendent et surtout renforcent les réseaux de traites d’êtres humains qui devraient être les véritables cibles de ce projet de loi liberticide. A moins que ce ne soit pas l’objectif direct du gouvernement…

A se demander…

La réunion a permis également de s’interroger sur le féminisme, plus exactement sur les féminismes, puisqu’il n’y a pas de féminisme unique, pas de mouvement institutionnalisé (comme on voudrait nous le faire croire) mais bien un patchwork de féminismes qui peuvent s’entendre, débattre, faire avancer la parité, l’égalité tout en se respectant, tout en s’écoutant les uns les autres. Tout simplement parce que le féminisme a plusieurs visages et ne peut se restreindre à une pensée unique, car les sensibilités, les vécus, l’expérience de chacun-e méritent d’être entendus, respectés et pris en compte pour faire avancer la cause des femmes dans la société et cela sans récupération raciste ni politique.

Je sors de cette réunion, les idées bouillonnantes mais également assez pessimiste: l’impression que les non-abolitionnistes lutte pour se faire entendre contre un mouvement abolitionniste pour qui la messe est déjà dite, qui se contrefiche d’entendre ce que les putes peuvent avoir à dire et qui souhaite se donner bonne conscience en libérant cette masse silencieuse. La loi de sécurité intérieure de 2003 contre le « racolage passif » n’a rien amené de bon, n’a fait que renforcer l’insécurité chez les putes à tous les niveaux (précarité, difficulté extrême à porter plainte en cas d’agressions…) et surtout n’a pas permis de lutter contre les réseaux proxénètes tel que cela avait été vendu.

Son abrogation avait été promise par notre président actuel lors de sa campagne, mais rien n’avait été annoncé pour cette loi de pénalisation des clients qui, au final, ne fait qu’enfoncer plus profondément les putes dans leur précarité, leur refusent l’accès à des droits en tant que travailleurs (sans que cela signifie la réouverture de maisons closes), simplement leur permettre d’exercer leur métier dans des conditions descentes sans qu’elles aient à souffrir de leur condition ni de leur choix de vie.

On ne peut effacer des êtres humains comme ça et c’est ce que je lis dans le mouvement abolitionniste: un aveuglement parfois fanatique ne se préoccupant pas de ce qu’il peut proposer à ses personnes qui vivent de cela, qui ont choisi d’en vivre et qui ne veulent pas qu’autrui prennent de décisions à leur place dans leur vie.

Pour clore ce billet, il ne reste qu’à se rappeler ces mots pour que cesse la confiscation de la parole des femmes, qu’elles soient putes ou saintes…

Ne me libérez pas, je m’en charge!