Ce titre à peine provocateur m’est venu en pensant à la fameuse citation de Peter Thiel à propos de l’évolution technologique car depuis Blade Runner premier du nom, nous attendons toujours les voitures volantes et qu’à ce jour nous n’avons eu que 140 caractères (bon 280 à partir d’aujourd’hui mais ce n’est pas le sujet)

Pour contextualiser, je tombe sur cette vidéo:

Je ne le cache pas et je n’en ai pas honte : je suis féministe même si je suis un homme blanc cisgenre et d’une orientation sexuelle qui ne regarde que moi.

Cela étant, n’avez-vous pas l’impression que cette vaste campagne pour intégrer l’écriture inclusive à toutes les sauces au point que certains médias (que j’apprécie) le revendiquent est un vaste enfumage pour faire oublier des choses toutes aussi graves qui se déroulent ici en France et continuent d’éborgner continuellement le droit des femmes ?

Le féminisme comme outil de diversion

Petit retour en arrière sur les derniers évènements en date.

Le 1er octobre,  une tuerie de masse a lieu à Las Vegas avec 59 morts au compteur. Le débat sur la libre circulation des armes aux États-Unis reprend de plus belle pour être éclipsé assez rapidement par un autre scandale sordide.

Le 5 octobre, un secret de polichinelle est éventé par le New York Times et les actes de harcèlement sexuel du désormais tristement célèbre Harvey Weinstein gagnent à être dévoilés à travers le hashtag #MeToo lancé par l’actrice Alyssa Milano. Les témoignages pleuvent et offrent un espace cathartique évident.

Cela tombe très bien : le débat sur la libre circulation des armes devenait problématique et il convenait de trouver une nouvelle tactique de diversion pour évacuer le problème rapidement et proprement tout en se donnant bonne conscience.

#Balancetonporc et après ?

Dans la foulée le 13 octobre, la journaliste Sandra Muller lance le  hashtag #balancetonporc pour dénoncer en France harcèlements et agressions sexuelles.

Comme pour #Metoo la communauté s’engage et la parole est libérée dans l’emballement médiatique que cela génère.

S’ajoute 14 jours plus tard le 06 anti-relou pour lutter contre le harcèlement de rue qui sera désactivé en urgence suite à une attaque de membres du forum 18-25 de jeuxvideo.com.

La journaliste Nadia Daam se trouve à son tour harcelée et agressée par cette même communauté pour avoir osé parler de cette dernière affaire (et harceler comme troller n’ont jamais été des méthodes pour faire part d’un point de vue divergent)

Une belle spirale de haine où les communautés continuent de se radicaliser encore plus que ce soit du côté féministe ou anti-féministe. Après tout, l’élection de Trump, c’était il n’y a qu’un an et il n’y a pas de raisons de tirer de leçons…

Vers un féminisme réellement inclusif ?

Voilà, nous sommes en 2017. Nous voulions l’égalité des genres et nous avons eu le langage épicène.

Qu’est-ce qui a vraiment dérapé ?

La radicalisation y est sans doute pour beaucoup. Cultiver des espaces publics non-mixtes ne peut que reproduire la ségrégation genrée orchestrée par des hommes par le passé. Déterminer le droit à la parole d’une personne selon son genre, son origine ethnique ou la couleur de sa peau ne peut que conduire à l’exclusion et au communautarisme si délétère pour une démocratie réellement ouverte à toutes et à tous.

Je l’ai déjà écrit dans ces colonnes : refuser de comprendre son opposant et le ranger directement dans une case sans ne plus vouloir le considérer comme un être humain (c’est-à-dire une personne avec laquelle l’on interagit), cela revient à aller stupidement mettre le feu à des voitures civiles de policiers.

Ou bien se déclarer homosexuelle par « engagement féministe », mais aussi par haine des hommes tout en alimentant les théories homophobes qui prétendent que l’homosexualité est un choix.

Et cela ne fait qu’alimenter le discours et l’eau au moulin des anti-féministes de tout bord.

Méfiez-vous d’ailleurs : ils sont bien parvenus à mettre au pouvoir aux États-Unis un président masculiniste.

Rien ne dit que ça ne se passera pas en France à terme et nous aurons, en tant que féministes, notre responsabilité dans ce possible drame…