Voici la quatrième et dernière partie du cycle Les Ténébreuses! Opale va vous entraîner vers une conclusion réunissant des personnages que vous avez pu croiser dans Another Vampire Story, Brume et Le Chat pour un final alliant sensualité, fantastique et ténèbres!

Bonne lecture et n’hésitez pas à me faire part de vos critiques!

I. Ses mensonges ont dévoré le peu d’âme qui me restait. Sa trahison n’a fait qu’amplifier ma rage et mon tourment au point de le transformer en un péché de luxure à peine descriptible tant mon maître masqué m’incita à développer cette sensualité perverse tapie au plus profond de mon sang.

Au sein de sa forteresse obscure, il me confia à ses succubes et incubes les plus dépravés auprès desquels je compris que les passions humaines et vampiriques étaient bien fades en comparaison des caresses démoniaques.

Ses yeux embrasés d’un feu que j’aurais qualifié de divin si je n’avais eu connaissance de sa nature me plongèrent dans des abîmes de concupiscence. Ses formes délicates et sa peau iridescente captivèrent mes sens exacerbés et renouvelèrent ma vigueur que je croyais éteinte. Quelle surprise pour moi de constater qu’elle était double, sa jumelle m’enserrant de ses caresses subtiles et implacables, de ses baisers doux et entêtants. Les voir danser autour de moi ne fut pourtant que le début de ses ébats qui allaient finir de briser le peu d’humanité tapi au creux de mon âme. Jessica, ô mon aimée, te voici ainsi arrachée loin de moi, remplacée par ses funestes créatures. Et le voici, cet incube magnifique aux formes attirantes, aux traits fins, à la silhouette androgyne me faisant hésiter sur son genre. Tant de délicatesse, de féminité mêlée à de une masculinité bien visible. Les caresses de mes compagnes me poussent vers ce démon dont le vit érigé me nargue, m’appelle. Lentement je le prends en bouche et je ne résiste au plaisir de le mordre délicatement, perçant sa peau démoniaque, son sang noir infusant dans mes veines.

Le péché court longuement, m’envahit, me transforme malgré moi, me guide vers ce monde démoniaque que j’ai choisi de servir, pensant me détacher de ton image, ma Jessica.

Ton visage extatique, illuminé par ta personnalité captivante continue pourtant à me narguer, à me rappeler mon crime et me tourmente d’autant plus. Ces étreintes partagées avec les démons, cette jouissance impie qui bouleverse mes sens, me fait oublier par instant mon âme. Ce ne sont pourtant que de pauvres compensations à cet amour que j’ai perdu. Je me répands en elles, en lui. Ils jouissent en moi à l’identique, noient mon chagrin dans leurs fluides sexuels, m’entraînent dans des élans sensuels que je n’aurais jamais osé aborder de mon vivant et, malgré tout, il n’y a que toi qui reste, mon amour.

Tu me manques au-delà de toute souffrance. Mes errances, sous l’œil amusé de mon nouveau maître, me portent systématiquement dans notre domaine à présent dévasté. Les démons y ont établis leur empire caché, corrompant les humains s’y perdant. Nos pairs vampires, eux-mêmes, évitent comme la peste ces lieux qu’ils savent dévoyés à des puissances bien trop dangereuses pour eux.

Ma vision embrumée me plonge dans une souffrance qui me pousse à courtiser nuit après nuit de jeunes humaines perdues dans les bas-fonds démoniaques. Leur visage emprunt de candeur, la douceur de leur peau, un regard que la vie a quitté. Elles n’ont plus peur car elles savent qu’en venant ici leur vie peut prendre fin. Elles y ont renoncés. Je m’émeus, je les écoute, je les caresse de mon regard, leur apporte cette affection que ton créateur te porta lors de ta création. Mais, ô jamais, je ne leur fais le cadeau de la nuit éternelle.

Son visage ovale reflète une profonde curiosité à mon égard. Ses yeux verts me dévisagent avec une avidité étonnante, ses cheveux ébènes, courts et ébouriffés, lui confèrent un côté masculin qui me trouble et je ne l’aurais pas remarqué tant sa démarche ne te ressemble guère, mon amour. Un vrai garçon manqué d’une vingtaine d’année, virile et féminine à la fois, autonome et sensible pour autant.

Opale… Un prénom musical, surprenant, sensuel… Perturbé, je ne parviens même pas en lire en elle. La victime joue avec moi et je n’aime pas ça. Je suis le prédateur vampirique le plus évolué de la création surnaturelle. J’ai frayé avec les démons, me suis gorgé de leur puissance et voilà cette enfant qui se joue de moi. Son sourire espiègle a lu mon embarras. Je ne peux détacher des yeux sa silhouette fine et musclée. Je devine une femme qui sait ce qu’elle désire, qui a pris en main sa vie dans une société dominée par les hommes.
Elle me jette ce regard affamé que je dédie habituellement aux jeunes femmes que j’attire à moi. Elle me veut d’une manière que peu d’humains ose me manifester.

Dans ce bar, où je t’ai rencontrée, ma Jessica, elle se presse contre moi, me susurre ses envies qui enflamment mes sens vampiriques. Je me sens dominé par de sombres passions, ressenties jusqu’alors qu’auprès de mes initiateurs démoniaques. Les choses vont trop vite. Elle m’attire jusqu’à cette chambre que j’ai réservé pour assouvir mes appétits sanglants.

Nos baisers enfiévrés, nos caresses appuyées transpirent d’un désir purement animal. Je la veux au même titre qu’elle veut m’avoir au plus profond d’elle. Nous arrachons nos vêtements. Nous nous plaquons à tour de rôle au sol, contre un mur. Je suis surpris de sa force. Elle parvient presque à me dominer…

Allongé, elle me chevauche déjà, jouissant de cette pénétration avec une créature surnaturelle. Son visage n’est que plaisir, extase bestiale d’une union contre nature. La vitalité manifestée par son désir déchaîne mon plaisir et je me répands en elle. Mon envie n’est que renouvelée et je la relève, la porte contre moi, la plaque contre mur et la pénètre à nouveau avec cette frénésie sexuelle transmise par les démons. Sa jouissance ne tarde pas. Sa vulve tressaute d’un plaisir impie, m’enserre, me pousse à nouveau à l’inonder de mon sang brûlant. Ses râles de plaisir emplissent mes oreilles au point de saturer mes sens. La chambre semble ondoyer, mes yeux brûlent, une douleur profonde remplace le plaisir ressenti et je la vois auprès de moi, des ailes d’une noirceur infinie sortant de son dos.

Elle me chuchote doucement à l’oreille :

« Mère a besoin de toi à présent. Ce fragment d’âme que le maître de la brume tente de te dérober doit maintenant être libéré et prendre possession de ton corps, charmant vampire. »

La douleur se change en souffrance et mon âme déchirée hurle d’horreur alors qu’une porte s’ouvre dans mon esprit. Des souvenirs m’envahissent, me guident vers les contrées de la folie, le rire d’une femme résonne.

« Fille de Lilith… »

Je contemple cette femme qui m’a consommé. Elle est le reflet de cette mère que je n’ai pas connu. Un arbre, un couple alangui, un ange qui va être déchue et une femme aux ailes sombres, amoureuse, bannie par un dieu jaloux. Un croissant de lune noire sur ma main.

Opale me sourit avec tendresse : « Tu es une des trois clés et je te guiderai là où Mère a décidé… »

La suite, c’est par ici!