awakening of Aliceby *justCreateDigital Art / 3-Dimensional Art / Scenes / Futuristic & Sci-Fi©2010-2013 *justCreate

awakening of Alice by *justCreate Digital Art / 3-Dimensional Art / Scenes / Futuristic & Sci-Fi ©2010-2013 *justCreate

Ce chapitre succède à pOrN et est l’occasion de découvrir un personnage crucial de cet univers développé à la volée depuis quelques semaines. La fin est toute proche et le sort de l’humanité reste incertain.
Si vous avez manqué les épisodes précédents, vous pouvez tout relire à partir de Sentinelles!

Bonne lecture!

C’est ce moment parfait où la balle fuse dans l’air.
Juste une détonation et je vois ma vie défiler devant mes yeux.
L’ai-je menée avec dignité, force et courage au point que l’on gardera un souvenir respectable de moi, voire que je serais un modèle ?

J’en doute sincèrement car dès mon plus jeune âge, ce n’était que filouteries et coups pendables que je tendais à mes camarades. J’avais treize ans. Elle était mon premier amour. Je l’ai violée, tout simplement parce que je voulais savoir ce que c’était que de faire l’amour comme les adultes. Je l’ai brutalisée comme mon père le faisait subir à ma mère. Elle devait apprécier cela puisqu’elle en pleurait de bonheur en lui intimant faiblement d’arrêter, de continuer…

Je voulais ressentir cet instant de force où un homme authentique domine ainsi une femme telle qu’elle le mérite. Mon premier amour a été traumatisé. Je n’ai jamais compris pourquoi.
Certains m’ont parlé de problèmes que j’allais avoir avec la justice. Heureusement, ma famille avait le bras longs. Je ne portais pas encore d’implant.
Mon père décida que c’était le moment, que le système scolaire ne pouvait développer mes capacités déjà hors normes.

Il me prit sous son aile et, à quinze ans, je travaillais déjà dans le département R&D de PharmaCorp à un poste bien spécifique.
Je fouinais dans le dossier des chercheurs en quête de la moindre défaillance ou trahison à l’égard de la société et nombre d’entre eux furent ainsi arrêtés par le comité de sécurité.
Il en allait de la réputation de la corporation.

A mes 18 ans, j’assistais à une scène qui allait décider de ma vie jusqu’à maintenant. Ma mère que je chérissais tant semblait souffrir du manque d’attention de mon père.
Il ne la touchait plus, ne s’occupait plus d’elle, n’avait plus de mots gentils. Elle était tout pour moi et j’aurais aimé lui faire l’amour avec autant de force que mon géniteur.

Un orage se déchaînait à l’extérieur. La pluie tambourinait contre la haute façade vitrée de l’immeuble. Mon père m’attendait dans son bureau au sommet de la tour.
Le corps de sa femme reposait sur le large bureau. Le visage blême, expression figée, elle était morte. Un air satisfait de son côté, à peine un regard pour le cadavre inerte.

« Elle m’a trahi. Je l’ai surprise en train de forniquer avec le garde de sécurité de notre résidence. »

En quelques mots, l’explication d’un meurtre. La surprise me tétanisait et la rage me gagnait progressivement. Il m’avait armé et dressé à tuer. A présent il regrettait cette force et cette volonté qu’il m’avait transmise. Suffocant, il tentait d’appeler la sécurité mais ma poigne était bien trop forte. Et le poste de PDG de PharmaCorp venait de m’échoir. William Werner venait de prendre les rênes de l’entreprise suite à l’assassinat de ses parents par un garde devenu fou au point de violer Madame Werner avant de tuer Monsieur Werner et de se donner la mort.

Et ma vie se résume à cette balle qui m’explose la cervelle, tué par mon propre fils.
Ultime sursaut de virilité pour un gamin qui n’a jamais été qu’une honte pour moi.

Je m’endors, souriant car je sais que je vais renaître.
Dans mes derniers sursauts de conscience, le comité de sécurité ramasse mon corps, maitrise mon fils et nous emmène l’un et l’autre vers notre destination commune : la renaissance.

Lumière aveuglante. Je flotte dans un univers étrange où des taches sombres se déplacent à grande vitesse pour dévorer ce qui semble être des avatars humains.
Une projection du monde virtuel que j’ai toujours refusé mais exploité.
Inaccessible depuis que j’ai retiré volontairement mon implant mais pourtant d’une grande importance pour le projet que j’ai mis en route à l’insu de PharmaCorp elle-même.

Un choc électrique, mon corps tressaute. Ils ouvrent ma boite crânienne et j’assiste à l’opération en directe. Mon fils est terrifié.
Rebut de l’humanité, homosexuel refoulé, bien loin des valeurs de la famille Werner. Comment mon clone peut-il être aussi insipide ?

Les chirurgiens suivent mes instructions à la lettre, endorment mon fils et lui retirent ce cerveau qui n’a jamais pu mûrir.
Je vais renaître dans un corps plus jeune grâce au conditionnement initié trente ans auparavant.
Un boost sur mon cerveau pour le rendre plus performant et l’habituer à une cybernétisation progressive.

Je n’ai plus rien de biologique, je suis raccroché à une double puce faisant le travail d’un cerveau adulte exploité à 75% de ses capacités, soit bien au dessus de nombreux rebuts de l’humanité.
Je peux lire les intentions des gens rien qu’à leur expression, anticiper leur prochain mouvement et bien plus encore. Si PharmaCorp a pu se hisser à ce niveau de compétitivité alors que nous étions plus faibles et moins bien placés, c’est grâce aux capacités que j’ai développées. Mais ce n’était qu’un des multiples objectifs mineurs dédiés à l’achèvement prochain de ma réalisation majeure.

Je me sens aspiré vers ce nouveau corps et je jubile en en prenant le contrôle. La synchronisation est parfaite à 95% et les chirurgiens se félicitent pour cette avancée formidable de la science.
Ce qu’ils n’ont pas compris, c’est que cette découverte n’appartient qu’à moi. C’est le moment de leur faire oublier ce qu’ils ont fait. Effleurer leur implant n’est qu’une formalité pour moi.
L’intrusion dans leur mémoire juste un jeu. Aucun souvenir, plus rien, cette journée s’est déroulée comme les autres et W.W. est juste parti à la retraite, laissant son fils reprendre le flambeau.

La version officielle, unique, la seule. Et mon projet est sur le point d’aboutir. Mon vieux corps m’handicapait. Celui-ci sera tout juste parfait. Et l’implant va m’être finalement nécessaire.
Pour rentrer dans ce monde que je déteste et retrouver mon véritable enfant en qui j’ai encodé la clé pour ouvrir le pays des merveilles et rendre la vie à mon unique amour.

Sa mère n’avait jamais compris pourquoi je voulais faire cela. Encore une personne dont je dus me débarrasser.
Ses suppliques me ramenèrent à cette nuit d’orage où je mettais un terme aux souffrances de mon père.
Tous des fous et seule une personne pouvait vraiment me comprendre.

Ma clé est cachée dans les premiers étages de la tour. Juste une scientifique dégradée. Ma fille dont je ne connais même pas le prénom. Quel intérêt ?
Elle n’a jamais su que j’étais son père. Une poignée de main pour la féliciter de l’excellent travail de classement qu’elle fait dans le département des archives. Sa poigne est molle, presque dépourvue de vie. Elle aurait pu être une belle femme mais elle s’est laissée aller. Son regard est mort, ses formes avachies. J’y vois ma mère qui aurait fané.
La comparaison provoque chez moi un sursaut de dégoût et elle le remarque, prétextant de se retirer, confuse d’avoir provoqué cela chez le fils du patron qui a été si bon avec elle.

J’ai ce que je voulais de toute manière. Je n’ai plus qu’à récupérer les données de deux projets cruciaux menés ses dernières années.
L’un a été enterré, l’autre fonctionne toujours et causerait des dégâts dans le monde réel. J’y crois peu. Le comité de sécurité est là pour régler ce type de désagréments.
Ce n’est plus de mon ressort.

Toutes les données sont chargées dans ma puce. Je jubile.
Pour la première fois depuis de longues années, je sens mon cœur qui s’emballe et des émotions naître en moi : de l’impatience, de l’excitation et aussi un amour que je contiens depuis bien trop longtemps.

Le trajet est long jusqu’à l’usine désaffectée acquise afin d’offrir un lieu d’expérimentation au projet de clonage de ma fille.
Ce qu’elle n’a jamais su, c’est que, hormis John 1.0, l’usine a accouché de deux clones supplémentaires : ce fils dont j’occupe le corps à présent et mon éternel amour.

Rien n’a changé. Le passage secret menant au laboratoire en sous-sol n’a pas été découvert. L’éclairage est faible, suffisant pour deviner les contours parfaits de ta silhouette, mon amour.
Je te désire depuis tant d’années. Frustration et déception de ne pouvoir te toucher mais cela ne va plus durer. Ton visage semble en paix dans le liquide symbiotique qui te maintient en vie. La synthèse des deux projets va me permettre d’injecter en toi le souffle de vie nécessaire à ton éveil. Je rendrais ce que tu m’as offert au centuple et je ne doute pas que tu sauras me remercier à ta manière.

Je jubile, m’imagine déjà te serrant dans mes bras, caressant tes cheveux. Le satiné de ta peau sur mes lèvres, la douceur des tes lèvres répondant à mes baisers.
Le plaisir impie de m’épanouir en toi et de te faire jouir à répétition. Les images affluent manquant de me faire défaillir que je ne remarque pas que quelqu’un est sorti d’un coin sombre de la pièce.

John 1.0… le fuyard, cette chose immonde qui s’était retournée contre PharmaCorp. Ce n’était pas faute de l’avoir chassé.
L’absence d’implant l’avait protégé de nos traques. Et le voici devant moi, un sourire insolent plaqué sur le visage. Il me dominait physiquement dans mon corps de vieillard. Ce n’est à présent plus le cas.

Aucun mot échangé, je m’élance, prêt à frapper. Il esquive le premier coup, est déstabilisé par le second avant de s’écrouler, plié en deux, suite à mon troisième coup dans le ventre.
Il est à ma merci. Je vais pouvoir le démanteler tel que cela aurait du être fait. Un déchet de plus à effacer.

Il n’a pas perdu son sourire. Je perçois un parasitage dans le monde virtuel et je réalise que des sentinelles s’agglutinent autour de moi, tentant de s’introduire dans mon corps par l’implant.
La double puce tourne à plein régime à mesure que j’exécute les sentinelles félonnes. Des lignes de code se dispersent dans le réseau. John 1.0 continue de m’assaillir dans le monde réel, en vain.
Les attaques virtuelles comme réelles ne sont que coups d’épée dans l’eau contre moi.

J’ose lâcher un éclat de rire face à leur faiblesse.
Et je retourne calmement à la console. Je dois finir de donner vie à mon amour. Je continue à diffuser le code dans le serveur relié au clone. Ma belle, ma tendre amante commence à s’éveiller.
La cuve se vide lentement. Ses seins parfaits se soulèvent calmement à mesure qu’elle prend ses premières inspirations dans ce monde nouveau pour elle. Ses yeux verts sont splendides, soulignés par sa peau laiteuse et sa chevelure brune et luxuriante, encore humide. Elle s’avance vers moi et je l’aide à prendre pied dans le laboratoire. Elle tremble. Je la serre fort contre moi, l’embrasse avec tendresse, me laisse emporter par l’émotion.

L’instant dure une éternité. Sa peau d’albâtre est tâchée de rouge. Je recule, surpris. Sa main tient mon cœur. Son sourire est mauvais et John 1.0, à nouveau debout, se tient à ses côtés.

« Etre tué par sa propre mère, n’est ce pas le plus beau cadeau d’adieu, William ? »

Stupéfaction et horreur…
Trahi par celle que j’ai toujours aimée, toujours désirée. Elle écrase mon cœur de son poing ensanglanté. Mon esprit, ma conscience me quittent. D’autres cuves se vident autour de moi et des silhouettes en émergent. Mon dernier éclat de lucidité est occupé par le visage de ce bébé, souriant, ravi de serrer mon doigt dans sa petite main potelée…

Continuez l’immersion avec Virus!