Polyamour ou la possibilité pour un être humain d’éprouver de l’amour pour plusieurs partenaires. Possibilité mal comprise par nos sociétés structurées à l’extrême où les anomalies n’ont pas leur place. Et c’est là où le bat blesse : la notion de polyamour est globalement mal vue, mal comprise et jugée de manière très dure par une société qui met en exergue la monogamie comme modèle.

Prison monogame

Ce partenaire unique est une forme de préservation pour la structure sociétale bien que les réseaux sociaux privés, comprendre les sites de rencontre poussant à l’infidélité, se développent à outrance, attisant les désirs tout en générant de nouvelles frustrations.

Malaise apparent des couples qui se mentent, tourmentés par leurs désirs, frustrés de ne pouvoir assumer véritablement une attirance affective pour d’autres partenaires que cette personne qu’ils aiment toujours mais différemment et à qui ils ont juré fidélité tant affective que charnelle.

Masques et mensonges

Le mal être se développe, les non-dits fleurissent et le manque de communication sur nos désirs profonds génèrent des sites comme Gleeden, surfant sur cette infidélité qui devient une mode, une façon de libérer son couple tout en le sclérosant par ce manque de transparence, cette duplicité et ce mensonge.

Confort social car il n’est pas possible de remettre en question à l’heure actuelle de manière franche et définitive ce modèle de monogamie, cette monotonie étouffante qui pousse de plus en plus ces couples à ne plus s’aimer et à se chercher sans jamais vraiment s’épanouir.

Libertinage comme solution

La mode est aux libertins, manière d’extérioriser ses fantasmes sans forcément prendre en compte ce que désire son partenaire de vie. L’être humain est consommé en tant que ressource sexuel sans vraiment prendre en compte ses désirs. D’aucun peut dire que si la consommation est convenue dans les deux sens, il n’y a pas de parties lésées, juste un échange de bons procédés, dans la mesure où aucune personne hors de cette consommation n’est trompée dans ce qu’elle croit. Mais est-ce vraiment du libertinage, là où cette conception possède une inspiration philosophique qui dépasse l’aspect purement sexuel de la chose ?

De fait, je fais volontiers le procès de sites comme Gleeden, sûrement parce que je considère que tout en étant des créatures sexuées avec des besoins, nous sommes également des êtres humains à respecter par une transparence dans nos envies et nos désirs.

Sincérité authentique

Polyamour, ou bien cette sincérité emplie d’authenticité, concept plein d’espoirs, faisant fi de toute jalousie, ne voulant pas posséder l’individu.  Ce billet en parle à merveille et redéfinit la place que nous voulons donner à l’amour dans ces sociétés qui veulent tout conditionner, quantifier et ne pas laisser cette liberté aux âmes d’aimer de multiples partenaires, susceptibles d’apporter tant de choses différentes.

Réinventer l’amour par le partage, s’y investir dans la communication et dépasser les visions étriquées d’une personne, qui telle Atlas porte tout le poids d’un amour obsessif et possessif.

Remise en cause sociale

C’est briser les codes que de s’engager sur un chemin aussi hérétique car, dès notre plus jeune âge, nous sommes  conditionnés à la monogamie, perdus dans les affres de la jalousie, de l’amour unique, de l’âme sœur que beaucoup s’évertue à chercher, quête désespérée d’une croyance finement galvaudée de génération en génération.

Pour les lutines et lutins voulant s’engager sur cette voie, les jugements seront sans appel, au-delà de toute notion de raison, refusant cette structure qui sera qualifiée d’instable et de trop libre. Les regards portés fustigeront ces relations hors cadres, dépassant les limites acceptées par le consensus.

Car ce qu’offre le polyamour, c’est une liberté de choisir, une liberté d’aimer le monde et bien plus encore et de ne pas se perdre dans un simulacre où nier ses sentiments revient à s’oublier alors que nous avons tant de choses à partager au-delà du cadre strict qui nous est dicté et enseigné…

Une symphonie inspiratrice

Je ne source que peu de choses dans ce billet, simplement parce que c’est avant tout l’émotion et le ressenti qui en ressort. Une chanson en particulier ne cesse de tourner dans ma tête en écrivant ces lignes : The Obsessive Devotion du groupe Epica.

La composition musicale mêle avec talent les voix de Simone Simons et de Mark Jansen dans un dialogue empreint de colère, de frustration et de désir. L’histoire d’un homme abandonné par sa compagne en aimant un autre. La mise en exergue d’un désir d’être trois dans l’histoire, d’accepter l’autre, l’ensemble finalement dominé par une obsession étouffante, possessive qui pousse la jeune femme à désirer être libéré de l’amour trop puissant de son ancien amant pour se consacrer à l’autre. Cette chanson s’inscrit parfaitement dans cette lutte constante que nous pouvons ressentir dans l’acceptation du polyamour dans sa forme la plus pure. D’un coté comme de l’autre, des barrières sociétales se dressent, instinctivement refusant ce que l’on considère comme contre nature alors que notre capacité d’amour est telle qu’elle nous permet de verser aussi bien dans la haine que dans l’amour.

Je vous laisse savourer en conclusion les lyrics accompagnés de la composition musicale, juste poignante et bouleversante :

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