Archive for janvier, 2014


Genesis_-_We_Can't_DanceJe vais vous parler ici d’une chanson qui me hante depuis mon adolescence, sans doute parce qu’elle est capable de faire passer tant d’émotions contradictoires qu’elle est en tout point fascinante. Quinze ans après l’avoir découverte, j’y reviens encore et encore avec la sensation d’y découvrir à chaque fois de nouvelles choses car Phil Collins, Tony Banks et Michael Rutherford sont parvenus à faire passer énormément d’émotions dans leur composition.

Un chef d’oeuvre à mes yeux, tout simplement. Fading Lights est issue de l’album We can’t dance, sorti en 1991. Cet opus marquera la fin de la collaboration entre les trois musiciens, Phil Collins souhaitant à ce moment là se consacrer à ses projets personnels. Piste finale de l’album, Fading Lights est une composition classique du groupe, habitué à produire des chansons longues et épiques.

Pour le coup, la chanson se décompose en trois parties avec un morceau instrumental long et puissant.
Il soutient d’autant plus les lyrics fortement chargées en émotion.

Est-ce une personne agonisante, qui, à l’approche de sa mort, dit adieu à ses proches?

A moins que ce soit une personne amoureuse réalisant que même l’amour peut mourir et que les jours heureux sont derrière, réduits à de simples souvenirs?

C’est aussi quelque part, Phil Collins qui dit adieu à Genesis en choisissant de suivre sa propre voie, seul.

Cette chanson est empreinte d’une nostalgie morbide, d’une forme de résignation attristée mais aussi d’un émerveillement par rapport à la vie, à la capacité de chacun à poursuivre sa route en conservant avec une certaine mélancolie la trace de ces souvenirs heureux perdus au loin dans ces lumières pâlissantes.

Une composition qui prend aux tripes de bout en bout comme seul Genesis est capable de le faire.

La version studio est bien entendu excellente mais c’est surtout la version live issue de la tournée de 1992 The Way We Walk que je partage ici directement car elle met en exergue les talents de chacun des musiciens, ceux-ci étant aussi bons en live qu’en studio (et ça, c’est de plus en plus rare! ).

Et voici les lyrics, poétiques à souhait:

Another time it might have been so different
Oh if only we could do it all again
But now, now it’s just another fading memory
Out of focus, though the outline still remains

So far away, away, fading distant lights
Leaving us all behind, lost in a changing world
And you know that these are the days of our lives,
So remember…

Like the story that we wish was never ending
We know sometime we must reach that final page
And still we carry on just pretending
That there’ll always be just one more day to go

So far away, away, fading distant lights
Leaving us all behind, lost in a changing world
And you know that these are the days of our lives
So remember…

Another chance hello, another goodbye
And so many things we’ll never see again
Oh, The days of life that seemed so unimportant
They seem to matter now, but to count much later on

So far away, away, fading distant lights
Leaving us all behind, lost in a changing world
And you know that these are the days of our lives
Remember

Au même titre que Cloud Atlas récemment, cette chanson est un temple de tranquillité, un refuge face à la folie et à la violence du monde, une bulle d’air pour se ressourcer avant de repartir au combat!

Vaniteuses Orgies Erratiques et Ubuesques

LolcatL’année 2013 s’en va avec une sensation de vide assez évidente malgré 12 mois bien remplis (sans doute bien plus que ma mauvaise humeur chronique m’aurait fait croire).

J’écris peu ces derniers temps voire plus du tout comme vous avez pu le constater.
Est-ce mal, est-ce un bien?
Je n’en sais fichtrement rien.
Les idées sont là, la paralysie des mots aussi et, par la même, une frustration certaine de ne pas réussir à poser ces mots là où je le voudrais.

Revenons donc sur cette année écoulée avec ses hauts et ses bas.

D’ores et déjà, côté chiffre, c’est moins faste que 2012. 71 articles publiés et pourtant de belles avancées dont je devrais être fier. Les 80 000 pages vues ont été dépassées et le blog a tenu plus de deux ans, ce qui a de quoi réjouir.

Voyons plus en détail.

Déjà, j’ai été remis en selle sur l’écriture par ma collaboration avec Run4Games.
Deus Ex Machina a ainsi vu le jour et j’avoue être toujours aussi surpris d’avoir réussi à écrire quelque chose dans l’univers cyberpunk. C’est gratuit (et ça le restera) et vous pouvez toujours le trouver ici. La bonne nouvelle, c’est que l’oeuvre a réuni un peu plus de 350 lecteurs, ce qui me surprend autant que cela me flatte. Bref, merci à ces lecteurs qui se reconnaîtront ^_^.

Galvanisé par ce petit succès, j’ai enchaîné avec Ex Nihilo qui n’a finalement pas rencontré son public.
Publié en septembre 2013, il n’a réuni à ce jour qu’à peine 80 lecteurs. L’oeuvre se voulait plus intimiste et sans doute trop tirée par les cheveux par endroit, trop expérimentale avec une narration un brin trop complexe et une approche qui n’a pas plu. Bien entendu, si vous voulez vous faire un avis, c’est toujours disponible ici.
Certains m’ont demandé s’il y aurait une suite. Les idées sont là, les coucher par écrit me semble plus hasardeux, n’ayant pas forcément la motivation pour le faire actuellement. A voir selon l’inspiration et la volonté, comme d’habitude.

J’ai achevé mon année d’écriture par un texte commandé, Le Monde pour Ennemi, publié en octobre 2013 et qui a réuni en très peu de temps plus de 70 lecteurs. Petite blessure narcissique: le texte a gagné ses lecteurs a une vitesse surprenante par rapport à Ex Nihilo au point que je me suis dit qu’un format plus court serait sans doute plus apprécié que les 83 pages d’Ex Nihilo. Vous pouvez retrouver cette courte nouvelle ici.

Je devrais être finalement satisfait de cette année 2013 en terme d’écriture et pourtant, je reste sur ma faim. Sans doute à cause d’un climat politique délétère qui mine le moral. Il paraît qu’il ne faut pas commencer la nouvelle année avec des pensées négatives. Qu’à cela ne tienne: brisons un peu les conventions et faisons l’inventaire de ce qui me gave au plus haut point sur cette année 2013. A défaut, cela permettra de les exorciser partiellement par écrit pour passer à autre chose de plus constructif.

D’ores et déjà, les manifs pour tous, ces manifs de la haine cautionnant une homophobie constante et assumée par des nombreux français. Oui, c’est irritante et Virginie Despentes l’a très bien écrit. Pourtant, pour chaque voix qui s’élève contre ces manifs de la haine, celles-ci se renforcent et, quelque part, c’est décourageant de se rendre compte que les efforts pour éduquer, informer, expliquer ne font que renforcer les réac’ de tout bord. Je ne relaierai pas les dernières sorties haineuses de ces extrémistes mais vous pourrez facilement satisfaire votre curiosité en quelques clics sur l’Internet.

En parlant de réac’, vous vous souvenez sans doute de ce billet sur le Point Desproges. Vous remarquez sans doute également le déchaînement autour de la quenelle de Dieudonné, objet hautement intellectuel d’un humo-raciste consommé que nombre de ses fans comparent à Desproges afin de défendre les ignominies de Dieudonné. Je ne devrais pour ainsi dire pas en parler, cela lui fait de la pub. Pour autant, cette montée des réac’ est inquiétante et en dit long sur le manque de recul continu que nous avons par rapport aux médias. Le brain washing tourne à fond et des trublions tels que Dieudonné, Soral et autres extrêmes de la l’extrême droite jouent avec virtuosité de ces médias poubelles qui leur offrent tribune à tort. Ne les censurons pas (ce serait les victimiser de manière outrancière) mais ne parlons plus d’eux tout simplement. Je ferme cette parenthèse pour ne plus la réouvrir.

S’ajoutent à cela les dérives technophiles transhumanistes qui ont de quoi effrayer pour peu que viennent au pouvoir des individus suffisamment mal intentionnés pour mettre en place une sélection génétique/technologique grâce aux outils développés actuellement. Juste une question d’action puisque les intentions sont déjà là pour permettre le contrôle total de l’être humain par les technologies développées par ce dernier. Une belle dystopie en marche avec la sensation que cela en touche une sans en bouger l’autre pour beaucoup d’entre nous.

Je ménage pourtant mon pessimisme avec un film qui est devenu à lui seul en cette année 2013 révolue, mon film de coeur car quelque part, quand j’ai envie de me rouler en boule dans ma couette pour oublier le tumulte au loin, je me laisse porter par cette oeuvre pendant ces trois heures d’épopée tout simplement épique. Il s’agit de l’excellent Cloud Atlas. Je l’ai amplement critiqué et les mots ne suffisent même pas pour décrire à quel point ce bijou du cinéma est bouleversant, à quel point il est jouissif de le revoir encore et encore pour traquer les mille et uns détails dont les 3 réalisateurs ont truffé leur oeuvre. Et c’est sans doute une des notes les plus positives du blog pour cette année 2013. Délicieusement subversif, Cloud Atlas joue avec les normes du genre, malmène les réac’ de tout bord en leur rappelant qu’au delà des guerres, des haines, de l’argent, des normes, il reste l’humain avant tout capable de pardonner, d’évoluer et de faire la paix avec ses démons intérieurs.

Je ne vous souhaiterai pas une bonne année mais j’emprunterai à feu Pierre Desproges cette citation tirée directement de Chroniques de la Haine Ordinaire, un recueil, qui, si vous ne l’avez pas lu, mérite de trôner sur toute bonne bibliothèque qui se respecte.

Qu’est-ce que le premier janvier, sinon le jour honni entre tous où des brassés d’imbéciles joviaux se jettent sur leur téléphone pour vous rappeler l’inexorable progression de votre compte à rebours avant le départ vers le Père Lachaise…
Cet hiver, afin de m’épargner au maximum les assauts grotesques de ces enthousiasmes hypocrites, j’ai modifié légèrement le message de mon répondeur téléphonique. Au lieu de dire « Bonjour à tous», j’ai mis « Bonne année mon cul ». C’est net, c’est sobre, et ça vole suffisamment bas pour que les grossiers trouvent ça vulgaire.